Lundi, une manifestation s'est produite à Bangui, après qu'un agent de police a tué un pilote de taxi-moto qui lui avait donné un coup de tête lors de sa gestion d'une collision entre la moto de la victime et un véhicule de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA, a-t-on appris de témoins.
Suite à la collision, deux policiers ont été désignés pour faire le constat et établir un procès-verbal. Un des policiers n'ayant pas relevé la gravité de l'accident, a demandé au chauffeur du véhicule estampillé UN de disposer, ce qui a irrité le pilote de taxi-moto qui, non seulement s'en est pris vivement au policier, mais lui a administré un sérieux coup de tête.
Agressé, le policier s'est ensuite servi de sa kalachnikov pour abattre son agresseur. La mort du pilote de taxi-moto a immédiatement provoqué la colère de la foule, désireuse d'en découdre avec presque tous les policiers qu'elle pouvait rencontrer.
Portant le cadavre sur leurs épaules, les manifestants se sont dirigés vers le commissariat le plus proche pour des actes de vandalisme, piller les locaux avant de les démolir, sans succès. Les policiers qui étaient en poste ont repoussé les manifestants, par des tirs de dissuasion.
Devenus plus furieux, les manifestants se sont dirigés vers le nouveau pont en construction devant relier les 2ème et 6ème arrondissements de Bangui pour une démolition. Une fois de plus, les policiers sont intervenus. Le ministre centrafricain de la Sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, a été obligé de descendre sur le terrain pour calmer les esprits.
Dans une déclaration à la radio, le ministre centrafricain de la Communication et de médias et porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazaguy, s'est étonné de l'attitude de ses compatriotes, très enclins à la destruction.
La tension s'est apaisée en milieu de la journée.