Après l'ouverture de son capital qui a permis, fin 2017, l’entrée du Royaume du Maroc, la Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale (BDEAC) pourrait bientôt se retrouver sur le marché international des obligations. L'institution de le dit pas expréssement, mais le suggère, lors de la 4e session du comité de pilotage du programme des réformes économique de la CEMAC ( COPIL/PREF-CEMAC), ce vendredi 2 février 2018.
Selon des sources fiables, l'institution a inscrit dans son plan stratégique 2017-2022 de se faire noter par une agence de notation internationale, sans dévoiler laquelle. Elle prévoit de le faire assez tôt « afin de mobiliser des ressources conséquentes pour le financement de ce plan d'expansion », a confié un expert proche du COPIL /PREF-CEMAC, sans donner plus de détails. Cette démarche est généralement entreprise dans le but de se faire un profil d’émetteur international.
Au sein de la BDEAC, on se prépare déjà à effectuer cette notation. Il est ainsi prévu une amélioration du système d'information, via une amélioration de la plateforme informatique. Elle devrait très bientôt aussi, produire ses états financiers sous le standard IFRS (norme internationale de reporting financier). Un travail d'analyse des comptes aurait déjà été effectué dans ce sens. Enfin la banque a déjà harmonisé ses propres règles prudentielles avec celles de Bâle 2 et Bâle 3.
Tous ces éléments indiquent la volonté de la BDEAC, qui a déjà sollicité le marché des capitaux de la CEMAC, d'avoir un profil en cohérence avec des standards qui parlent davantage aux investisseurs internationaux. Dans une telle perspective, elle ne sera pas une pionnière dans la zone Franc CFA. L'institution jumelle de l'UEMOA, la BOAD, a ouvert la voie en avril 2017, avec l'émission d'un eurobond qui lui a permis de mobiliser 750 millions $ avec une maturité de 5 ans et un taux d'intérêt final de 5,5%.
Pour sa part, la BDEAC entend contribuer pour montant situé entre 500 et 1500 milliards de FCFA (2,8 milliards $) au financement des économies de la sous-région. Elle compte pour cela sur des partenaires techniques et financiers capables de la soutenir, mais reconnaît que cela passera par une transformation structurelle réussie.
Idriss Linge