Bangassou, capitale du Mbomou connaît un calme apparent après les échanges de tirs qui ont eu lieu dans la journée du 2 février dans le premier arrondissement notamment à Bangui-ville entre les éléments auto-défense et les casques bleus de la Minusca. Aucune perte en vies humaines n'est à déplorer à l'issue de ce bref affrontement mais, les impacts de balles sont encore visibles sur plusieurs maisons d'habitation et de commerce.
Selon les informations recueillies par RNL, la ville est actuellement sous le contrôle des forces de l'ONU qui, appuyées par la gendarmerie et la police centrafricaines effectuent des patrouilles pour ramener l'ordre.
Même si les activités ont timidement repris, les populations ont encore peur. Cependant, à l'hôpital universitaire de la ville, on déplore l'absence du personnel soignant. Ce qui fait que les malades sont abandonnés à leur triste sort.
Vendredi dernier, une patrouille des casques bleus a été prise à partie par des tirs à l'arme automatique dans une zone contrôlée par les auto-défense.
Les forces de la Minusca ont immédiatement répliqué et les détonations d'armes qui se sont faites entendre ont poussé les éléments auto-défense des autres quartiers à converger ers la zone - théâtre d'échange de tirs.
Face à ce regain de tension, le Commandant Auguste Silo, Préfet du Mbomou a dû descendre sur le terrain pour appeler les deux parties au calme.
En visite le 17 octobre 2017 à Bangassou, le Chef de l'Etat Faustin Archange Touadera avait invité la population à « bannir la haine, la division, l’esprit de tribalisme ethnique et religieux ». Un appel qui devrait mettre fin aux violences qui ont éclaté depuis le mois de mai 2017 dans cette localité et qui ont fait plusieurs morts dont des casques bleus de la Minusca.
Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), les affrontements ont fait fuir la plupart des personnes déplacées de Bangassou et environs dans la brousse, certains dont un chef antibalaka dénommé Romaric ont traversé vers la RD Congo.
Vendredi dernier, le gouvernement centrafricain, par la voix du ministre de la justice Flavien Mbata a officiellement demandé à la République Démocratique du Congo d'extrader le nommé Romaric qui avait fui vers la RDC fin 2017. Ce dernier est poursuivi en RCA pour "crimes de guerre, assassinat et association de malfaiteurs".