PISSA – Le mercure en Lobaye était monté très haut Mardi dernier, lors d’une campagne de sensibilisation ministérielle de la population à Pissa et à M’Baïki sur la présence de conseillers russes à Berengo. Un événement resté en travers de la gorge du ministre jean-Serge Bokassa, pas informé au préalable.
Sur le mur de sa page Facebook, on peut y lire : “Flavien Mbata, Ministre Résident de la Lobaye et Jean Christophe Nguiza ont organisé une rencontre à Bérengo dans mon dos.
Je pense qu’à double titre, ils se devaient de m’en parler, d’abord en tant que fils, jouissant du même droit que l’ensemble de mes autres frères et sœurs et en tant que membre du gouvernement et allié politique du président Touadera.
Cette instrumentalisation qui n’honore pas le gouvernement, est un manque d’égard à l’endroit de ma famille et de moi-même et surtout de la mémoire de mon père, celui qu’ils disent vouloir honorer.
La République Centrafricaine qui est à reconstruire a besoin de toutes et tous pour son relèvement et ces comportements bas, d’une époque que l’on voulait révolue sont à prohiber !
Je remercie toutes celles et ceux qui dans ces moments de persécution nous apportent soutien et compréhension.”
QUE S’EST-IL PASSÉ ?
Deux ministres en plus de Bokassa, Flavien Mbata ministre résident de la Lobaye et Jean-Christophe Nguinza, celui du travail, pour animer la campagne. S’était joint à eux, un autre des fils Bokassa, Jean Bedel Ngbondoulou Bokassa venu spécialement de Suisse où il réside.
Flavien Mbata dans un discours politique de circonstance faisait l’introduction : « Il était donc important pour le gouvernement, que je vienne en tant que ministre résident dans la Lobaye, réunir les notables, réunir les autorités locales, pour leur faire savoir la vision du gouvernement. Quel est l’intérêt du gouvernement dans ce projet ? Parce que le gouvernement aurait pu choisir Bangassou, Birao, Damara, Boali, MBaïki, Berbérati. Mais le gouvernement a choisi la ville de Berengo par rapport au symbole. »
Mais les choses prirent une toute autre tournure lorsque Jean-Serge Bokassa se saisit du micro. Et en Sangö, avec une franchise d’une clarté limpide de lâcher une bombe (résumé) :
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Michal Mamadou
PISSA [LNC] – Le mercure en Lobaye était monté très haut Mardi dernier, lors d’une campagne de sensibilisation ministérielle de la population à Pissa et à M’Baïki sur la présence de conseillers russes à Berengo. Un événement resté en travers de la gorge du ministre jean-Serge Bokassa, pas informé au préalable.
Sur le mur de sa page Facebook, on peut y lire : “Flavien Mbata, Ministre Résident de la Lobaye et Jean Christophe Nguiza ont organisé une rencontre à Bérengo dans mon dos.
Je pense qu’à double titre, ils se devaient de m’en parler, d’abord en tant que fils, jouissant du même droit que l’ensemble de mes autres frères et sœurs et en tant que membre du gouvernement et allié politique du président Touadera.
Cette instrumentalisation qui n’honore pas le gouvernement, est un manque d’égard à l’endroit de ma famille et de moi-même et surtout de la mémoire de mon père, celui qu’ils disent vouloir honorer.
La République Centrafricaine qui est à reconstruire a besoin de toutes et tous pour son relèvement et ces comportements bas, d’une époque que l’on voulait révolue sont à prohiber !
Je remercie toutes celles et ceux qui dans ces moments de persécution nous apportent soutien et compréhension.”
QUE S’EST-IL PASSÉ ?
Deux ministres en plus de Bokassa, Flavien Mbata ministre résident de la Lobaye et Jean-Christophe Nguinza, celui du travail, pour animer la campagne. S’était joint à eux, un autre des fils Bokassa, Jean Bedel Ngbondoulou Bokassa venu spécialement de Suisse où il réside.
Flavien Mbata dans un discours politique de circonstance faisait l’introduction : « Il était donc important pour le gouvernement, que je vienne en tant que ministre résident dans la Lobaye, réunir les notables, réunir les autorités locales, pour leur faire savoir la vision du gouvernement. Quel est l’intérêt du gouvernement dans ce projet ? Parce que le gouvernement aurait pu choisir Bangassou, Birao, Damara, Boali, MBaïki, Berbérati. Mais le gouvernement a choisi la ville de Berengo par rapport au symbole. »
Mais les choses prirent une toute autre tournure lorsque Jean-Serge Bokassa se saisit du micro. Et en Sangö, avec une franchise d’une clarté limpide de lâcher une bombe (résumé) :
“[…] Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler en tant que ministre. Je vous prend tous à témoin. Après le premier tour de l’élection présidentielle, moi, j’ai été le premier à me déterminer pour soutenir Touadera. J’ai même demandé à la Lobaye de voter pour Touadera. Mais ce n’est pas parce que j’ai appelé à voter pour Touadera, qu’il faut qu’ensuite on nous méprise.
Non ! Pas pour faire la politique du mensonge.
Non ! Je suis un homme, je suis le fils de mon père. Quand j’ai quelque chose à dire, je le dis, je ne me cache pas.
Lorsque le problème des Faca s’était posé, nous, nous avions défendu les Faca à l’époque des Séléka. Moi Jean-Serge Bokassa, je me suis battu bec et ongles pour le rétablissement des Faca. Des gens avaient l’intention de les dissoudre, j’y étais opposé. Tout cela n’est pas bien. Nous n’avons pas de problème avec les Faca. C’est un mensonge de le faire croire.
Des gens veulent se servir de cela pour faire de la manipulation. C’est faux ! Nous n’avons aucun problème avec les Faca. Nous n’avons pas de problème avec ces invités venus à Berengo, Non ! ils sont là, le pays ira mieux, ils sont là pour former nos troupes, ils sont là, et des personnes auront du travail. Qui peut refuser cela ?
Bokassa est un être humain, ce n’est pas un animal. Bokassa n’est pas tombé du ciel. Il n’est pas descendu d’un arbre. Il a une famille.
Donc, si on ne respecte pas sa famille, alors, on ne le respecte pas.
Avec le ministre résident, nous nous étions rencontrés, et il m’avait transmis le message du président. Et j’avais répondu au ministre résident que, nous, avec les chefs, avec les notables, ensemble, devions parler d’une même voix pour venir vous rencontrer.
Mais le malheur est que, cette présente réunion là, j’en ignorais l’existence. Si je ne l’avais pas appris par hasard, je ne serai pas là.
Le préfet était au courant, le sous-préfet était au courant, le maire était au courant, les chefs étaient au courant, alors que c’est moi leur ministre de tutelle. Mais pourquoi moi je n’en fus pas informé ? Ce qui a été prévu d’être fait, je ne m’y serai pas opposé. Et je l’aurai même accompagné.
Mais si vous voulez vous servir de cela pour tuer des gens sur le plan politique, c’est non.
Lobayens, soyez vigilants ! Je ne peux pas accepter ça ! […] Ici c’est chez moi, je n’ai pas besoin d’acheter des gens. Chef, je n’ai pas besoin de t’acheter, vous la famille, je n’ai pas besoin de vous acheter. il n’y a personne ici que j’ai besoin d’acheter. Je suis un fils de cette terre. Jusqu’à preuve du contraire.
Mais, cette affaire nous pèse vraiment. Le bien que ces gens vont nous amener, personne ne l’a refusé. Moi aussi j’ai approuvé des deux mains. Mais ces intrigues que vous essayez de monter, je vous demande de les cesser, à partir de maintenant.
Ces sales coups que vous voulez faire pour me nuire au milieu de ma famille, je n’en veux pas. Ecoutez-moi tous, soyez vigilants.”
Puis il s’en est expliqué devant la Presse : « Vous savez, la vérité s’impose d’elle-même. Aujourd’hui, ils ont organisé une réunion dans mon dos.
Mais voilà, je les suis, je suis arrivé comme un cheveu dans la soupe. A mon grand étonnement, mes chefs sont informés, les notables sont informés, le Maire est informé, le sous-préfet est informé, le préfet est informé. Et moi, qui suis à la tête de cette chaîne administrative là n’en suis pas informé.
Pour quelles raisons ? Quelles sont les intentions de ceux qui ont orchestré cela ? Mais qu’ils nous le disent ! Qu’ils s’expliquent. »
IN FINE
Quelles vont être les répercussions d’une si brutale franchise au sein du gouvernement ? Des fissures et des complots dans une équipe gouvernementale qui n’a jamais été soudée, et où chacun joue sa partition, seuls les aveugles thuriféraires de Touadera d’encore y croire dans un désert d’hypocrisie. Mais qu’un ministre ose le dire tout haut. C’est une première en RCA. Une chose est certaine, JSB ne partira pas en vacance avec Mbata et Nguinza.