BANGUI, le 08 Février 2018 (RJDH)—Les aveugles du pays plaident pour le respect de la priorité dans le domaine de la circulation routière et appellent la police et la gendarmerie à y veiller. Propos tenus lors d’une interview accordée au RJDH en prélude à la journée de la canne blanche qui sera célébrée en différé dans le pays en partenariat avec REMOD.
RJDH : Monsieur Alexis Grengbenzi. Vous êtes le Coordonnateur de L’organisation non Gouvernementale (REMOD) et votre ONG est porteuse d’un projet de distribution de cannes blanches aux déficients visuels. Dites-nous comment est né ce projet ?
Alexis Grengbenzi : Ce projet est né par rapport à l’Union Mondiale des Aveugles où notre ONG est membre associée et qui le 15 Octobre de chaque année organise une grande sensibilisation mondiale au profit des handicapés visuels.
A la fin de cette grande sensibilisation elle distribue des cannes blanches. Mais où alors trouver les moyens pour distribuer ces cannes blanches ? La réponse ici en Centrafrique, on ne peut pas trouver ces cannes blanches parce qu’on n’en fabrique pas ici. Il faut nécessairement faire recours à l’extérieur et c’est dans ce cadre que Bruno Milaire Singa, responsable des déficients visuels de notre organisation, s’est rendu au Cameroun pour acheter les cannes et les ramener à Bangui.
RJDH : Parle-nous un peu de l’utilisation de ces cannes par les déficients visuels
Alexis Grengbenzi : Nous exhortons le public centrafricain à apporter leur appui aux déficients visuels. Vous savez qu’une canne blanche représente pour un aveugle sa vue qu’il avait perdue. Donc, il faudrait que l’aveugle maitrise les techniques de mobilité et d’orientation avec cette canne. Dès que cette personne arrive au bord d’une route, nous qui sommes là, nous devrons leur porter secours. Au niveau de leur famille, il faut savoir que cette personne a juste perdu la vue mais il garde tous ses autres sens et ses potentialités. Au niveau des têtes des taxis, au niveau des écoles, les policiers et gendarmes, il faudrait qu’on leur inculque le fait qu’une personne aveugle se pointe avec sa canne et lève sa canne en commun accord avec les Policiers et Gendarmes en place, les véhicules doivent s’arrêter pour lui faciliter la traversée.
RJDH : Vous projetez faire une distribution des cannes blanches dites-nous si vous avez une idée claire sur le nombre de déficients visuels et comment comptez-vous faire cette distribution ?
Alexis Grengbenzi : On était plus de 21 000 déficients visuels. Aujourd’hui avec la crise nous ne savons pas si le nombre a augmenté, mais avant cette distribution l’ONG/REMOD essaye de faire l’identification de ces personnes tant à Bangui qu’à Bossangoa. Mais nous ne disposons pas d’un chiffre exact puisque les éléments continuent l’évaluation sur le terrain. La distribution aura lieu à Bangui et à Bossangoa. A Bangui nous le ferons en partenariat avec le Ministère des Affaires Sociales puisque ce Département est garant de ces déficients visuels. Nous, on a projeté le faire mi-Février mais le dernier mot revient au Ministère des Affaires Sociales. A Bossangoa la distribution sera faite en Partenariat avec les autorités locales.
RJDH : Avez-vous un projet de distribution des cannes blanches pour tous les déficients visuels de la Centrafrique puisque cette première distribution ne concerne que ceux de Bangui et Bossangoa ?
Alexis Grengbenzi : Nous avons monté des projets que nous avons soumis aux institutions et Partenaires susceptibles de nous aider pour pouvoir atteindre tous les déficients du pays.
RJDH : Alexis Grengbenzi Coordonnateur de L’ONG/Nationale REMOD je vous remercie
Alexis Grengbenzi : C’est à-moi de vous remercier RJDH.