Des membres de l'ONG DanChurchAid (DCA) sillonnent quotidiennement Bangui et ses quartiers périphériques. Leur objectif: informer les populations sur le danger des munitions non-explosées abandonnées quatre ans après le début de la guerre civile. Un numéro vert, le 4040, a été mis en place en cas de découverte d'armes ou d'explosifs suspects et les ateliers de sensibilisation de désemplissent pas.
Quartier de Fatima 1, dans le 3e arrondissement de Bangui.
C'est dans ce quartier périphérique de la capitale centrafricaine, aux faux airs de campagne, avec son absence de route et sa terre ocre, que «des restes d'explosifs de guerre ont été trouvés». Les enfants sont aussi nombreux que les adultes à participer à l'atelier de sensibilisation aux armes explosives abandonnées par les conflits. Sur les brochures distribuées par l'ONG des dessins décrivent les différentes situations à éviter. «Les images représentées sont plus faciles à assimiler et à comprendre (...), en particulier pour les enfants qui n'ont pas encore appris à lire et à écrire», explique le chef de mission DCA. Les réflexes à avoir sont détaillés: ne pas s'approcher, prévenir le chef de quartier, délimiter un cercle de deux mètres autour de l'explosif et le signaler... Les combats entre groupes armés qui se disputent les ressources (or, diamants, bétail) font rage depuis 2013 sur une majorité du territoire. Conséquence: plus d'un million de personnes – sur les 4,5 millions d'habitants – sont soit déplacées, soit réfugiées dans les pays voisins. Selon les derniers chiffres de l'agence onusienne Unmas, 827.820 engins explosifs – munitions, grenades, obus – ont été neutralisés en 2017 dans le pays.