Bangui — Le gouvernement a dans un communiqué mis en garde les éditeurs des journaux qui alimentent dans leurs colonnes les informations selon lesquelles la France serait contre la formation des FACA et la dotation des armes par la Russie. Mise en garde lue par le ministre porte-parole du gouvernement ce jour sur la station nationale.
Ce communiqué fait office de recadrage des relations diplomatiques diversifiées entre la République Centrafricaine et les Etats tiers et intervient dans un contexte où la France est indexée comme la cause de la mise à l’écart des FACA lors de la douloureuse crise que le pays a connue. L’enjeu de cette réaction est de taille. D’abord le gouvernement Sarandji qui hérite d’une situation économique difficile ne veut pas se livrer à une confrontation par médias interposés même si les uns et les autres pensent que la diplomatie russe qui revient devant la scène est la plus pragmatique et opte pour le gagnant-gagnant par rapport à la diplomatie française.
Ensuite, le rendez-vous avec l’histoire du pays constitue un facteur d’analyse des médias «l’orientation vers le bloc de l’Est par les anciens présidents Dacko et Bokassa ayant pour conséquences leur chute continue d’alimenter les commentaires faisant ainsi de la France un opposant à la stabilité de ce pays ». Ces faits sont autant de points que le gouvernement ne partage pas non plus.
Loin de présenter un profil bas sur les commentaires agités sur les réseaux sociaux et dans les journaux de la place, le ministre porte-parole du gouvernement fait la précision suivante «il est utile de faire connaitre à tous que nos partenaires traditionnels dont la France ont appuyé notre pays pour la formation de nos forces armées directement et indirectement à travers l’EUTM et mieux encore pour la formation, pour les équipements par la Russie comme les autres partenaires ont donné leur plein accord lors de la discussion sur la question au Conseil de Sécurité de l’ONU», a indiqué le ministre Ange Maxime Kazagui.
Pris entre deux feux le gouvernement met en garde en ces termes : « Le gouvernement attire l’attention des journalistes et des organes de presse sur les effets négatifs sur les relations avec les pays amis et profite de cette occasion pour réaffirmer la qualité de ses relations avec les partenaires traditionnels et plus particulièrement la France ».
La France est un partenaire stratégique du pays et continue de jouer un rôle prépondérant pour le relèvement du pays à travers le RCPCA dont une prochaine table ronde est attendue à Paris selon Félix Moloua, ministre du Plan et de l’économie. Elle contribue au développement du pays, intervient économiquement dans le pays à travers l’Agence Française du Développement (AFD).
Toute la question est de savoir si la réaction du gouvernement peut soigner l’image de la France affectée par l’impopularité depuis la crise ?
Un coup d’œil dans les journaux de la place laisse une nostalgie russe eu égard à son soutien au président Syrien Bachard El Hassad et qui continue de donner de l’espoir qu’avec l’arrivée russe, la sécurité principale, sujet de préoccupation de la population, sera enfin revenue malgré la présence des troupes françaises à travers Sangaris, Eufor, EUTM et même la Minusca.