Les mardi 13 et mercredi 14 février 2018, l’auditorium de l’Alliance française de Bangui a servi de cadre à l’atelier de clôture et de capitalisation du Projet d’Appui au Renforcement des Capacités des Organismes de la Société civile et des Autorités locales dans les Pôles De Développement de Sibut, Bouar, Bozoum et Paoua (ARCOSCAL/PDD). M. Jean Louis Pouninguiza, Chargé de mission au Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, représentant son Ministre a présidé les travaux, alors qu’il a été assisté de Mme Virginie Le Couster et Mme Virginie Lafleur Tighe respectivement Responsable du Projet ARCOSCAL/PDD et Chef d’équipe Gouvernance, Secteurs sociaux et société civile à la Délégation de l’Union européenne en Centrafrique. Le Secrétaire Exécutif de l’ONg Echelle (Superviseur technique du projet), Alain Serge Magbé a été lui-aussi présent pour animer les débats
C’est sur une note positive et de satisfaction totale que le projet d’Appui au Renforcement des Capacités des Organismes de la Société Civile et des Autorités Locales dans les Pôles de Développement de Sibut, Bouar, Bozoum et Paoua (ARCOSCAL/PDD) a été clôturé. La densité des réalisations et la satisfaction des bénéficiaires témoignent à suffisance les résultats positifs de ce projet. Il s’agit d’un projet expérimental de développement local en République Centrafricaine qui est piloté par le Consortium des Ongs IRAM (internationale) et Echelle (nationale) depuis début 2015.
D’entrée de jeu, la Chef d’équipe Gouvernance de l’Union européenne, Mme Virginie Lafleur Tighe a rappelé que ARCOSCAL/PDD s’inscrit dans le cadre de la Stratégie gouvernementale des Pôles de développement piloté par le Ministère de l’Economie, du plan et de la coopération – Ordonnateur national du Fonds européen de développement (FED).Pour mémoire, il est question, à travers cette stratégie de promouvoir le développement durable de la République centrafricaine par l’amélioration des conditions de vie de la population, à travers sa participation active. De manière spécifique, cette vision gouvernementale devait permettre aux Organismes de la société civile et aux autorités locales de s’investir de manière concertée dans le développement économique et social de leurs localités. Mme La Fleur conclut en annonçant que l’enveloppe allouée par l’Union européenne pour ce projet s’élève à plus de trois millions d’Euros (3 000 000 Euros), soit plus d’un milliard neuf cent soixante-sept million huit cent soixante-onze mille francs CFA (1 967 871 000 FCFA).
Précisons au passage que les objectifs poursuivis par le projet ARCOSCAL/PDD sont bien clairs : (1) Renforcer les capacités des acteurs du territoire, à savoir les Communes, les Services déconcentrés de l’Etat et les Organisations de la société civile ; (2) Assurer la planification territoriale participative, à travers la mise en place ou la redynamisation de cadres de concertation à différents échelons, notamment préfectoral, communal et villageois, capables d’identifier et de planifier des priorités de développement et ; (3) enfin, mettre en œuvre des microréalisations par les autorités locales ou les organismes de la société civile, permettant de remettre les institutions en état de fonctionnement, restaurer les services sociaux de base aux populations dans les domaines de la santé et de l’éducation, et de contribuer à la relance des activités économiques telles que dans les secteurs de l’agriculture et l’élevage.
De nombreuses réalisations
Le sentiment de satisfaction qui se dégage tous azimuts à la clôture du projet ARCOSCAL/PDD se justifierait aisément par la densité et l’efficacité de ses réalisations. Sans occulter les difficultés rencontrées et les limites du projet, la Responsable dudit projet, Mme Virginie Le Couster a été la première à se réjouir des réalisations validées par un Comité Régional de Développement (Présidé par le Préfet de chaque Pôle de développement) : « Je mesure l’impact de ce projet par ce que les gens ont pu dire, pour reconnaître qu’il y a eu une amélioration de leurs conditions de vie post-crise et qu’ils ont pu être acteur du développement de leur territoire à travers ce projet. », a-t-elle déclaré. Et de poursuivre pour expliquer que le choix des Pôles de développement de Sibut, Bouar, Bozoum et Paoua résulte de la politique du gouvernement qui était en 2010, de travailler dans les huit (08) Pôles de développement que compte le pays. Mais, du fait de la crise, le projet s’est recentré sur les quatre (04) Pôles où il y a eu une stabilité. « Une fois de plus, ce n’est qu’une phase pilote du projet. Ses résultats doivent être consolidés puis répliqués sur plusieurs autres zones », a-t-elle précisé.
En outre, les chiffres enregistrés par ce projet parlent d’eux-mêmes. En trois ans de réalisation, trois axes d’intervention ont été privilégiés :
Appui aux autorités locales : 4 Comités Régionaux de Développement ont été institués ; 4 bâtiments administratifs ont été restaurés et équipés ; 4 Mairies ont été restaurées et équipées ; 4 plans de développement local ont été élaborés, etc.
Restauration des services sociaux de base : 32 écoles ont été dotées en mobiliers (2938 Tables Bancs…) le CREF de Guiffa construit et équipé ; 19 Formations Sanitaires appuyées (dotation en médicaments et matériels biomédicaux, 2 constructions et 3 extensions, etc.)
Relance économique : 21 groupements accompagnés pour la relance de la culture attelée, 4 groupements d’éleveurs appuyées, 3 associations de taxis motos accompagnées et 6 organisations accompagnées.Un vrai satisfécit qui va sans direPour sa part, le Secrétaire Exécutif de l’Ong Echelle, Alain Serge Magbe motive sa satisfaction par le fait que dans le cadre de ce projet, « il y a eu des microréalisations très positives dans les domaines de la santé, de l’éducation, dans le secteurs productifs, notamment d’appui à l’agriculture et aussi de renforcement des capacités des autorités locales. Au niveau des écoles, on a pu réhabiliter et rééquiper des établissements scolaires avec des tables-bancs. Au niveau de la santé, il y a eu des bâtiments réhabilités également et dotés en matériels biomédicaux ».Au 31 mars 2018, le projet ARCOSCAL/PDD arrive à termes après trois ans de mise en œuvre. Aujourd’hui, l’on peut conclure que les résultats obtenus sont satisfaisants au vu des paramètres d’insécurité dans lesquels il a pu être exécuté et aussi des paramètres temps. Sachant qu’à travers ce projet, au niveau de chaque Pôle de développement des appuis ont pu être apportés aux autorités locales à relancer les services de l’administration, travailler avec la population en impulsant une concertation à la base depuis le niveau villageois jusqu’au niveau communal et préfectoral par la présence des Comités Régionaux de Développement (CRD). Aussi, le Consortium IRAM & Echelle a pu appuyer la relance des services sociaux de base avec des priorités en termes de renforcement des capacités dans certaines Formations sanitaires de chaque commune concernée par les Pôles de développement et aussi au niveau des écoles. A cela il faut ajouter l’appui aux Organisations de la société civile à renforcer leurs capacités et à constituer de microprojets pour aller vers un développement économique. Au même sujet de la pérennisation des acquis, le Représentant du Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, M. Jean Louis Pouninguiza a lancé d’ores et déjà un début de plaidoyer pour voir ce projet « dupliqué » sur les autres localités du pays.
Autant d’acquis indéniables ! Cependant, il se pose un véritable problème de pérennisation. « Pour ce qui est de la pérennisation et de la durabilité des activités qui ont été réalisées, l’idée est que les bénéficiaires et porteurs de ces microprojets, les autorités locales y compris les Communes, les services déconcentrés de l’Etat et les Organisations de la société civile puissent s’appropriés les investissements réalisées et mettre en pratique les formations dont ils ont bénéficié grâce à ce projet. Il revient à ces entités d’avoir un sens de responsabilité pour la bonne gestion transparente », a conseillé Mme Virginie Le Couster.
Le défi de la pérennisation des acquis
Mme Virginie Lafleur Tighe est la toute première qui n’a pu cacher sa satisfaction eu égard à l’immensité des résultats obtenus, en soulignant particulièrement l’aspect du bon partenariat entre les acteurs au service de la population. « Je pense que ce qui est plus important à retenir, c’est le partenariat entre la Société civile et l’Etat », s’exclame-t-elle avant d’expliquer que les services étatiques ont une grande importance au niveau de la population, à travers la présence de l’autorité de l’Etat dans les provinces. De même les organisations de la Société civile ont aussi une capacité indéniable de transmettre les préoccupations de la population. Et, les Organisations non gouvernementales, qu’elles soient nationales ou internationales, ont un savoir-faire qui est utile à la population et au pouvoir local. En conclusion, la synergie entre tous ces acteurs ayant permis le succès de ce projet est singulièrement saluée par la Chef d’équipe Gouvernance, Secteurs sociaux et société civile à la Délégation de l’Union européenne en RCA. « Nous espérons que ce projet a pu mettre en valeur, comment ce partenariat est bénéfique pour la population », ainsi conclut Mme Virginie Lafleur.
Tous ces investissements ont été adossés par 61 formations et 5 voyages d’échange d’expériences.