La saison sèche est à son plus fort. Pour avoir accès à l’eau de bonne qualité à Bangui c’est semblable à choisir sa catégorie sociale. Ce choix s’affiche une montagne que seuls les plus athlétiques socialement peuvent escalader. Et, les difficultés d’accès à l’eau potable affectent souvent aussi les liens sociaux et se révèle, selon les acteurs de santé, responsable de certaines maladies d’origine hydrique.
La saison sèche provoque l’étiage du fleuve Oubangui et la Société de Distribution d’Eau en Centrafrique(SODECA), connait un dysfonctionnement depuis quelques mois. Ailleurs, la prévision et de l’efficacité sont au centre des activités des sociétés du ressort de la SODECA. Ce principe semble être relégué en Centrafrique vu que les mêmes problèmes siègent en permanence dans le manège de Bangui.
Dans la capitale centrafricaine, pour se mettre à l’abri des maladies liées à la consommation et l’utilisation d’eau non recommandée, il faut s’assurer du contenu de son portemonnaie. A défaut de l’eau courante de la SODECA et des forages, il n’y a pas meilleure option que de souscrire à l’une des offres du marché de l’eau en Centrafrique comme dans bien d’autres pays d’Afrique.
L’eau véritablement potable, traitée au laboratoire et vendue dans les bouteilles en plastique est un luxe. Très peu sont ceux qui peuvent s’en procurer. De l’eau en plastique considérée comme « l’eau des riches » coût entre 500 à 1500 francs CFA (d’environ 0, 7 à près de 2 euros). Même si certains casques bleus défient la concurrence en la vendant à vile prix en dehors de leurs camps, les revendeurs tirent leurs bénéfices en fixant le prix du marché. Cette catégorie utilise le plus souvent de l’eau courant pour le ménage. L’Etat par la SODECA gagne de ce côté.
Une autre classe sociale inférieure dispose de son eau dite « eau pure ». Pour cette seconde catégorie, l’eau est traitée chez des particuliers, les conditions d’hygiène laissent pour la plupart des cas à désirer et se vend dans de petits sachets en forme d’un carré au prix de 50 francs CFA (soit environ 0, O7 euros). Cette eau est très prisée par des personnes peu rigoureuses sur les questions d’hygiène, beaucoup plus par des sportifs, des lycéens, des étudiants et un grand nombre de fonctionnaires de l’Etat. Ici, l’eau d’utilisation pour diverses tâches essentiellement l’eau de puits et moyennement l’eau courante de la SODECA.
La classe populaire consomme aussi de l’eau en sachet très léger dont le prix (précision importante : le sachet et l’eau) varie de 15 à 25 francs CFA (pas la peine de convertir). Dans la catégorie présente, il n’est pas question d’hygiène et autres moralités sanitaires mais de rafraîchissement tout court. Elle est plus achetée quand elle bien fraiche. Pour cette classe sociale, l’eau en plastique ou l’eau de la SODECA ne sont que provocation et sources de problèmes. Les eaux de puits même non traitée peuvent être consommées au pire des cas. Dans ce milieu, pour accéder à l’eau courante ou potable est un véritable calvaire.
D’après certains ménages de la catégorie populaire, il faut se lever à 1h du matin pour espérer occuper une bonne place au bord des fontaines publiques. Tarder un peu plus jusqu’au petit matin, c’est la coupure de la SODECA. Coupure de la SODECA signifie recours aux eaux de puits pour les ménages qui font la course au temps. Et encore, que dire de la distance à parcourir pour atteindre ces rares points d’eau encore fonctionnels !
Il n’est point de doute que pour les deux dernières catégories, il y a de fortes chances que les consommateurs encourent des risques de maladies. C’est plausiblement en connaissance de ces réalités que les experts du secteur de la santé, sur divers supports de communication, mettent en garde la population Banguissoise sur la consommation et l’utilisation d’eau non traitée au risque de contracter certaines maladies entre autres la staphylocoque, les maux de ventre, le choléra et la diarrhée.
Que pense le Gouvernement centrafricain du comique de la catégorie sociale qui semble ne pas figurer dans ses priorités ? Bientôt la célébration de l’An 2 du Président Faustin Archange Touadera, quel bilan pour ce qui est de l’accès à l’eau potable en République Centrafricaine pour ne tourner qu’à Bangui ?
Par Steve Rolf Domia leu Bohoula et Johnny Yannick Nalimo