Au moins 110 villageois des environs de Paoua (nord-ouest de la Centrafrique) qui avaient été pris en otage par les rebelles du Mouvement national pour la libération de la Centrafrique (MNLC) ont été libérés, alors qu'un 111e a été tué, a-t-on appris mardi de source locale.
Devant cette situation, les parlementaires de la préfecture de l'Ouham Pendé séjournent en ce moment à Paoua pour s'enquérir de la situation humanitaire sur place, à l'exemple de leurs collègues des préfectures de la Haute Kotto (centre-nord) en septembre dernier et de la Ouaka (centre) au début de ce mois.
Le chef de la mission parlementaire, Martin Ziguélé, également président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), parti créé par le défunt président Ange-Félix Patassé, a regretté que les casques bleus de la mission onusienne MINUSCA et les militaires des Forces armées centrafricaines (FACA) déployés à Paoua ne sortent pas du centre-ville, ignorant ce qui se passe dans les villages environnants et empêchant le retour des villageois chez eux.
Lui et ses collègues ont ainsi émis le vœu que leur mandat soit revu afin qu'ils puissent patrouiller jusqu'à la frontière très poreuse avec le Tchad voisin.
M. Ziguélé a toutefois reconnu qu'avec la présence des casques bleus et des militaires centrafricains à Paoua, "les groupes rebelles n'ont plus de positions dans les villages, se contentant de rapts".
Fin décembre et début janvier derniers, des affrontements ont par ailleurs opposé les éléments des mouvements rebelles Révolution Justice (RJ) d'Armel Ningatoloum Sayo à ceux du MNLC dirigé par Mahamat Bahar, faisant dans la région de l'Ouham Pendé des centaines de morts, des villages et greniers incendiés et plus de 70.000 déplacés internes dans le centre-ville de Paoua, ce qui a obligé les humanitaires à se mobiliser d'urgence.