Bangui - Un forum inclusif sur la radicalisation et l’extrémisme violent se tient depuis le 19 février dernier à Bangui en vue de jeter les bases d'une stratégie et d'un plan de prévention de ces phénomènes en République Centrafricaine.
Organisé par le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique avec l'appui du programme des Nations-Unies pour le développement en Centrafrique (PNUD), ce forum a pour but d’engager un processus inclusif et participatif de définition de la stratégie nationale et du plan d’action pour la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent ainsi que de faciliter une réflexion et une compréhension commune sur la définition de ces phénomènes.
Pour élaborer cette stratégie, le forum implique la participation des organisations de la jeunesse, la société civile, les communautés religieuses, les ONG et les bailleurs de fonds. Il s’inscrit dans le cadre du projet « appui à la stabilisation, a la reprise socio-économique et à la prévention de la radicalisation des populations vulnérables ».
Pour Francis Mongombe, président du conseil national de la jeunesse centrafricaine (CNJ), ‘‘l’extrémiste violent n’est pas seulement le djihadiste replié au fond du désert, ni le sauteur de bombe qui nous terrorise psychologiquement. Le radicalisé ou l’extrémiste vit avec nous au quotidien et peut se faire connaître par sa manière de penser et d’agir qui sont particulièrement violentes. Il y a donc cette radicalisation primaire qui peut s’observe sur le plan politique, économique, culturel et social. Un jeune désœuvré est plus dangereux qu’un extrémiste’’.
‘‘C’est ainsi que la résolution 2250 du conseil de sécurité des Nations Unies identifie clairement les axes prioritaires qui lui ont permis de lutter contre la montée de l’extrémisme violent et la radicalisation des jeunes. Investir dans la jeunesse c’est investir pour une société moins radicalisée, moins violente, c’est cela la première réponse aux questions de radicalisation des jeunes. Une bonne stratégie de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme tire son existence de la prise en compte des points de vulnérabilité des jeunes’’, a-t-il expliqué.
‘‘L’humanité tout entière vit depuis des décennies la montée en puissance de ces phénomènes qui sont la radicalisation et l’extrémisme violent, la lutte contre ces phénomènes a donné la priorité aux stratégies ciblant des solutions essentiellement militaires’’, a précisé le directeur pays du PNUD, Mathieu ciowela.
En revanche ‘‘les études récentes ont démontré que la recherche de solutions doit également placer la question du développement au centre des approches. c’est dans ce contexte que le PNUD a lancé en 2015 le ’’Programme prévenir et lutter contre l’extrémisme violent en Afrique’’, a-t-il ajouté.
À ce titre ‘‘le PNUD se réjouit de la tenue de ce forum qui offrira un espace de dialogue constructif qui permettra d’identifier et d’analyser les causes des axes et piliers de la stratégie de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent en RCA et d’en définir les actions et mesures concrètes’,’ a-t-il conclu.
Il convient de préciser que les résultats de ce forum, qui prend fin ce 21 février, vont permettre aux organisateurs de rédiger un document de stratégie qui sera validé par des assises à venir.
Kizer Maidou / ACAP