Bangui – N’Gaïssona est inoxydable. L’ancien coordonnateur auto-proclamé des anti-balaka qui avait ordonne la mort de centaines de personnes vit les meilleurs moments de sa vie. Intouchable président de la fédération centrafricaine, le voici désormais propulse au pinacle du continent sportif.
L‘homme circule librement, et est même adulé en RCA comme un héros – de quoi, nul ne le sait – en dépit d’un mandat d’arrêt international délivré en son encontre en 2014 par le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Bangui, au motif de complicité de crimes de masse.
Et pourtant, la Confédération Africaine de Football de ne jamais lui retirer son crédit. Il vient d’être élu au Maroc à Casablanca, lors de la 40ème session de l’institution, comme étant le délégué de la zone Afrique centrale du comité exécutif de la CAF, avec 30 voix contre 23 pour son opposant à l’élection, le gabonais Pierre Alain Mounguengui, ancien arbitre gabonais de football.
LE BAL DES FAUX CULS
La palme de l’inconscience politique et de la perte de mémoire revient à Maxime Kazagui, le porte parole du gouvernement centrafricain, qui n’a pas pu s’empêcher d’en faire des tonnes sur le sujet et le gibier de potence :
“Je ne peux qu’être fier, et dire que cela est très encourageant. Parce que c’est une personnalité centrafricaine, et que c’est une reconnaissance par ses pairs. Nous attendons de cela que ça soit un boost pour le football, non seulement dans notre sous région, mais dans notre pays; et que cela fasse partie des retombées que nous pouvons espérer de cette élection, au delà de la fierté et de la satisfaction.”
IMPUNITÉ ?
Le cas N’Gaïssona illustre à la perfection la contradiction absolue entre les discours démagogiques, le menton en l’air de TOUADERA, osant parler d’IMPUNITÉ ZÉRO, et leurs concrètes mises en pratique. Le personnage N’Gaïssona est sous le coup d’un mandat d’arrêt toujours en cours. Qui en Centrafrique osera l’arrêter pour le traduire en justice ?
N’Gaïssona lui rigole, déclarant au Maroc : “S’il y’avait des choses contre moi, pourquoi je ne suis pas mis en prison ?”