Le mercredi 28 février dernier à Birao, dans le Vakaga, le Président du tribunal de la ville le magistrat Manassé Wankian , évacué en catastrophe sur Bangui ce vendredi 2 mars 2018, a eu la chance de sauver sa vie grâce à l’un de ses amis qui l’a prévenu à temps avant de prendre la poudre d’escampette suite à des informations discrètes faisant état de son enlèvement imminant par des hommes armés non identifiés.
D’après une source sécuritaire proche de la Minusca contactée par CNC, des hommes lourdement armés se sont introduits le mercredi 28 février dernier au domicile du magistrat Manassé Wankian , Président du tribunal de grande instance de Birao, au moment où celui-ci est absent de chez lui.
Alors que des informations circulaient discrètement au sujet de son possible enlèvement par des hommes armés proche de la Séléka faction FPRC, le magistrat Manassé Wankian, informé de la situation par l’un de ses proches, s’est discrètement enfui pour demander la protection militaire auprès de la Minusca (Mission des nations unies pour la stabilisation en Centrafrique le même jour. Finalement, l’homme a pu être évacué en urgence sur la capitale Bangui ce vendredi 2 mars 2018 par voie aérienne.
Entre temps, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, menace de s’en prendre à tous les Présidents des tribunaux ou agents de justice dans les localités sous leur contrôle, suite à la condamnation à vie, par le Tribunal de grande instance de Bangui, d’une dizaine de combattants appartenant à leur mouvement. Ce que d’ailleurs le FPRC, en état de choc, qualifie de la « Parodie de justice », ou encore du « règlement de compte » dans ce communiqué publié.
Le gouvernement, de son côté, ne compte pas se laisser faire ou intimider par un quelconque groupe armé sur ses efforts pour redéployer sur tout le territoire national l’autorité de l’État.
Toutefois, en dépit de la réaction du pouvoir en place sur cet événement, il est clair de noter que la décision du FPRC de s’en prendre aux agents de la justice fragilise totalement l’espoir du Président Touadera de voir, avant la fin de l’année, le retour effectif de l’autorité de l’État sur tout le territoire national.