Contribuer à l’intensification de la sensibilisation sur la sécurité routière à Bangui et dans ses environs en touchant le grand public et en améliorant la compréhension de tous les usagers de la route, y compris les piétons, du code de la sécurité routière, tel est l’objectif d’un atelier de deux jours dont les travaux ont démarré ce lundi 5 mars 2018 à Bangui.
Initiative du Ministère des transports et de l’aviation civile, en partenariat avec la MINUSCA, cette première phase d’une série d’ateliers de sensibilisation des conducteurs de taxi-motos et des acteurs impliqués au respect du code de la route a réuni, pour cette première journée, quelque 70 participants. Parmi eux, des représentants des huit arrondissements de Bangui, des syndicats de taxi motos, de la direction de la Gendarmerie et de celle de la Police, mais aussi des cadres du Ministère des transports et de l’aviation civile.
A l’ouverture des travaux, le Président de la Délégation et Maire de la ville de Bangui, Émile Gros Raymond Nakombo, a d’emblée attiré l’attention des participants sur le fait que « l’heure est grave », évoquant la nécessité pour les participants de « trouver des solutions aux problèmes graves que posent les taxis-motos dans la ville de Bangui ». En effet, s’est-il alarmé, « nous sommes collectivement responsables de ce qui se passe dans la ville de Bangui, parce que pendant longtemps nous avons laissé faire (…) pendant longtemps nous nous sommes accommodés du désordre ». Puis il a appelé les participants à trouver « au cours de cet atelier un consensus qui ne frustre personne » et qui contribuera à asseoir, par la formation et des propositions, des solutions concrètes.
« Depuis plus d’une décennie, le secteur des transports connait un bouleversement dû à l’apparition des motocycles dont certains sont affectés au transport à titre onéreux de personnes et de marchandises », a, pour sa part, rappelé le ministre de l’Entreprenariat, des Petites et Moyennes entreprises, Bertrand Touaboy, qui y représentait le ministre des transports. Il a aussi insisté sur le fait que « l’insuffisance du nombre de véhicules de transport en commun et l’inaccessibilité de certaines zones et localités du pays ont favorisé l’essor de ce mode de transport ». Le ministre n’a pas manqué de souligner que « les estimations chiffrent à environ 9.000 motocyclettes pour la seule ville de Bangui et 100.000 pour l’ensemble du pays ». Le ministre Touaboy a par ailleurs inscrit au nombre des causes des nombreux accidents de la route « l’âge inapproprié de certains conducteurs, l’ignorance du code de la route, la conduite en état d’ivresse, la surcharge etc. » et plaidé pour une meilleure formation des acteurs de cette filière dont il a néanmoins reconnu la contribution à l’œuvre de « désenclavement du pays ».
Au nom du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, le Directeur de la Communication de la MINUSCA, Hervé Verhoosel, a, de son cot6é, rappelé qu’« en République centrafricaine, et à Bangui en particulier, les accidents de la circulation constituent une cause importante de mortalité », non sans souligner que c’est en « raison du manque de formation des conducteurs aux règles fondamentales du code de la route et à la maitrise du matériel roulant. » 1.400 cas d’accidents en 2017 dont 1.000 décès enregistrés dans le seul Hôpital Communautaire au titre de l’année 2017, a-t-il, en substance, ajouté.
Se félicitant enfin de l’organisation de cette campagne de sensibilisation, Herve Verhoosel a annoncé que la « MINUSCA profitera de cet élan pour sensibiliser son propre personnel contre l’excès de vitesse, le port de la ceinture de sécurité et le respect du passage piéton » et étendra son action à la sensibilisation des élèves dans 25 écoles de Bangui.
Il est important de noter que cette campagne, sera couronnée par une semaine de courtoisie avec l’implication de toutes les parties prenantes ainsi que des usagers de la route. La seconde phase de la campagne permettra de former et de sensibiliser 1.000 conducteurs de taxi motos et 750 conducteurs de taxi et bus dans les huit arrondissements et les deux communes de Bangui. Des séances de formations sont aussi prévues dans des préfectures et sous-préfectures de l’intérieur du pays.