Ce samedi 3 mars, le Président du Haut conseil de la communication (HCC), José Richard Pouambi a signé la Décision n° 07/HCC/P/VP/RG/18, interdisant aux Soutiens du Président de la République, notamment le Comité de soutien du Chef de l’Etat incarné par son indomptable Porte-parole Blaise Didacien Kossimatchi, d’avoir accès au médias d’Etat. La réaction de ce dernier n’a pas tardé, il vient d’intervenir dans la presse pour déclarer ouvertement la guerre à l’institution républicaine en charge de la régulation des communications.
Kossimatchi, en l’entame de sa réaction parle d’une décision « incendiaire » et qualifie de « coup d’Etat » la prise de position du Haut conseil de la communication. Plus loin, le Porte-parole du comité de soutien au Chef de l’Etat évoque des probabilités pour la dissolution pure et simple du bureau du HCC.
En effet, Kossimatchi est bien connu sur la place comme celui qui n’a pas la langue dans la poche : il crache le cru et dénonce ou accuse parfois des hautes personnalités qu’il estime être dans des manœuvres « dilatoires » à l’encontre des actions que mène le Président Touadera.
La dernière goutte d’eau qui a fait déborder le vase aura été la dernière déclaration de Kossimatchi à la presse, en date du jeudi 1er mars dernier. A l’occasion, non seulement Kossimatchi, dans sa énième dénonciation, s’en prenait à ce qu’il a appelé « des manœuvres dilatoires » du bureau de l’Assemblée nationale, en prélude à l’élection pour le renouvellement dudit bureau qui devrait se tenir samedi dernier, mais le Porte-parole du comité des soutiens au Chef de l’Etat a invité sa base à prendre d’assaut le Palais du peuple, si élection il y avait samedi dernier pour, dit-il, empêcher des fraudes qui seraient orchestrées par le Groupe parlementaire ‘’Le Chemin de l’espérance’’ du PAN, Abdou Karim Meckassoua au détriment du groupe ‘’Les Cœurs unis’’ du Président Touadera.
Le HCC voit dans les propos tenus par Kossimatchi dans cette dernière déclaration comme étant une incitation à la haine et à la violence. Voilà qui motive la décision du HCC. « …L’Assemblée plénière des Hauts conseillers entendue, décide : Article 1er, l’accès aux médias de services publics est formellement interdit à Monsieur Didacien Blaise Kossimatchi pour une durée de douze (12) mois. Il s’agit des médias suivants : Radio Centrafrique ; Télévision centrafricaine (TVCA) ; Agence Centrafrique Presse (ACAP)… », peut-on lire en substance.
Le motif évoqué par l’institution de régulation des communications est unique : « récidive dans les propos incitant à la haine, à la violence et à la sédition ».
Le bras de fer ne semble que commencer.
A suivre…
Fred Krock