Bangui — Des acteurs humanitaires de la ville de Bangassou se sont retirés de Bangassou suite aux rumeurs d’attaque armée de la ville. Informations confirmées ce jour au RJDH par des sources locales et religieuses.
L’insécurité dans la préfecture du Mbomou et la ville de Bangassou inquiète les acteurs humanitaires. Plusieurs ONG ont quitté la ville dans un contexte de combat à Rafaï et Gambo, villes proches de la ville de Bangassou et des rumeurs d’attaque de la ville. Ceci intervient quelques jours après le braquage du véhicule de l’ONG Jupedec par les groupes autodéfenses et le jour même de la marche de protestation des femmes contre les violences dans la préfecture.
Selon une source religieuse, deux raisons ont motivé le départ de ces humanitaires, « les rumeurs d’attaque de la ville par les groupes armés, notamment l’UPC de Ali Darras. Ils ont planifié prendre Rafaï et Gambo avant d’attaquer Bangassou. La deuxième raison c’est le braquage des humanitaires dans la ville par les autodéfenses », a rapporté ce religieux.
« Les autodéfenses de Bangassou ont appuyé ceux de Rafaï pour déloger les ex-Séléka de Rafaï. Ils les pourchassent dans la brousse. Mais nous n’avons pas de bilan de cet affrontement », a ajouté la source.
Une autorité locale jointe par le RJDH a aussi confirmé les faits avant d’exprimer les inquiétudes de la population, « on aimerait avoir ces humanitaires à nos côtés. Mais la situation est d’autant plus critique. C’est pourquoi les femmes dans leur marche ont demandé le retour de ces ONG et le départ du chef de Bureau de la Minusca et du contingent marocain qui ne disent pas la vérité sur ce qui se passe dans la région à leurs chefs », a-t-elle relaté.
Des informations du RJDH indiquent que la population serait remontée contre tous les groupes armés ainsi que la Minusca qu’elle accuse de « passivité » face aux menaces et harcèlement. Contacté sur ces rumeurs d’attaque de la ville, le porte-parole de la Minusca a nié même l’attaque de la ville de Rafaï. Pour Vladimir Monteiro, aucune attaque n’est menée à Rafaï, par ailleurs, les casques bleus ont riposté à une attaque contre leur poste militaire avancé de Agoumar près de Rafaï.
La partie sud du pays théâtre des violences dans les mois antérieurs est sous la menace qui risque de fragiliser l’élan de sécurité et du vivre ensemble dans la région.