Si beaucoup redoutent la partition de la Centrafrique après le départ de l’ex-coalition de la Séléka du pouvoir en 2013, certains signes précurseurs sur le terrain montrent clairement que celle-ci pourrait s’avérer inévitable dans la tête de certains chefs de l’ex-coalition de la Séléka. Avec l’instauration de la loi islamique sur le territoire contrôlé par une faction de la Séléka, une ligne plus ou moins importante vient d’être franchie.
« La Minusca (la mission de l’ONU en RCA) a un dispositif contre les abus sexuels. Nous Avons également mis en place notre dispositif dans le coran. Le concubinage est considéré un adultère. On demande au couple de respecter ces conditions ». A défendu AmaDama Chaïbou, le vice Président du MPC, à notre confrère de l’AFP dans un entretien.
La Minusca, de son côté, a fermement condamné la mise en place d’un tribunal parallèle sur le térritoire centrafricain lors de la conférence de presse hebdomadaire conjointe avec le gouvernement ce mercredi 7 mars 2018.
Ce dispositif mis en place par le mouvement patriotique pour le Centrafrique ((MPC) mi-février 2018, vise principalement les couples mixtes chrétiens-musulmans, qui devraient passer devant un Imam pour officialiser leur union après la conversion du sujet chrétien du couple.
Cette loi islamique instaurée par le MPC, pourrait pousser d’autres groupes armés proches de la Séléka à envisager un tel tribunal islamique dans les localités sous leur contrôle.
Entre temps, le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), dans un communiqué publié ce mercredi 7 mars, a aussi condamné ce dispositif islamique qu’il juge inacceptable pour la liberté des personnes.
Le gouvernement, qui garde encore le silence, ne peut rien faire devant un tel acte tendant à bafouer la constitution de la République centrafricaine.