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JIF 2018 : Célébrations dans les provinces
Publié le samedi 10 mars 2018  |  MINUSCA
Célébrations
© Autre presse par DR
Célébrations dans les provinces
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À l’instar de la capitale Bangui, les provinces de Centrafrique ont vibré au rythme des festivités marquant Journée internationale de la Femme (JIF 2018). Retour sur un évènement riche en activités.

Kaga-Bandoro : pour une plus grande implication dans le processus de paix

Très tôt le matin, plus de 700 femmes se sont retrouvées au carrefour du grand marché de la ville pour démarrer la journée avec une marche qui les a menées jusqu’au stade municipal de la ville où elles ont remis un mémorandum au sous-préfet, dans lequel elles recommandent aux autorités nationales et locales, entre autres, que des mesures concrètes soient prises pour leur valorisation, leur implication dans le processus de paix et dans toutes les instances de prise de décision, ainsi que l’application de la loi instituant la parité entre les hommes et les femmes en République centrafricaine. Deuxième temps fort de la journée, l’atelier de réflexion sur les inégalités et discriminations envers les femmes, ainsi que les moyens de lutte contre ces injustices, organisé par la MINUSCA en partenariat avec l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA). Les échanges ont été l’occasion d’instituer des groupes de travail pour la mise en place de forums de discussion sur les thématiques « participation des femmes au processus de paix et à la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble ; développement économique et social en général ; et autonomisation des femmes et renforcement de leurs capacités et pouvoir. »

Bria : mettre un terme au calvaire des femmes déplacées

A Bria, près de 60% des femmes vivent sur le site des personnes déplacées internes dans des conditions précaires. La JIF 2018 était l’occasion pour les autorités administratives et locales, la MINUSCA, les ONG nationales et internationales et des représentants des agences du système des Nations Unies de réitérer leur solidarité et leur engagement à mettre un terme à leur calvaire. À l’issue de la marche qui les a conduites de la place de l’hôpital à la mairie de la ville, la représentante de l’association des femmes juristes de Centrafrique, Carine Poutou, a plaidé pour la scolarisation des filles : « en scolarisant la jeune fille l’on favorise l’autonomisation des femmes de Bria » a-t-elle dit. Un message soutenu par la MINUSCA qui a organisé, le 9 mars 2018, une session de sensibilisation sur le thème « le rôle des filles scolarisées dans le processus de relèvement économique de la Haute Kotto ». Cent filles du lycée Djalle et du collège Sainte Marie de Bria ont participé à cette rencontre au cours de laquelle elles ont été instruites sur leurs droits en général et en temps de conflit.

Bouar : les femmes espoir de réconciliation nationale

De l’animation culturelle et une exposition-vente au cours de laquelle les femmes ont pu proposer des produits artisanaux et agricoles, ont été les premières articulations de la célébration de la JIF 2018 à Bouar, en plus de la traditionnelle marche qui a réuni plus de 600 femmes, le 8 mars 2018. Dans l’après-midi, un match de football a opposé une équipe féminine venue de la sous-préfecture de Baboua à une équipe des femmes de Bouar. Le chef de bureau par intérim de la MINUSCA, John Godonou Ndossou, a, quant à lui, profite de l’occasion pour faire un plaidoyer auprès du gouvernement, expliquant que la participation de la femme au processus de développement s’impose comme le moyen d’améliorer durablement les conditions de vie de la population centrafricaine. « Donner des moyens d’action aux femmes et aux filles est le meilleur espoir d’accéder à un développement durable après un conflit. Elles sont le moteur idéal de la croissance économique, le meilleur espoir de réconciliation nationale et du retour de la Paix en RCA », a-t-il dit.

Bambari : intégrer les femmes aux sphères décisionnelles locales

« Bambari ville émergente avec les femmes », c’est avec ce slogan aux lèvres et sur les banderoles que les femmes de Bambari ont célébré la journée internationale consacrée à la défense de leurs droits. Plus de 3000 femmes, toutes communautés confondues, ont arpenté la principale artère de la ville pour manifester leur joie, mais également plaider pour une plus grande prise en compte de leurs droits. Pour permettre une meilleure prise en compte de leurs besoins que les femmes de Bambari ont recommandé, dans leur adresse aux autorités centrafricaine et à la MINUSCA, une plus grande participation de leurs représentantes dans les instances locales de décision. Cette recommandation de même que celles relatives au renforcement des capacités en entreprenariat et la création d’une maison de la femme font partie des sujets qui avaient déjà été abordées, le 07 mars 2018, lors d’un atelier organisé à Bambari en prelude a la JIF 2018. Les activités relatives à la Journée Internationale de la Femme se poursuivront dans la Ouaka avec une session de sensibilisation des femmes sur la loi sur la parité et une opération de salubrité publique dans la sous-préfecture de Bakala.

Ndélé: revisiter 2017 pour planifier 2018

Dans le cadre des activités relatives à la JIF 2018, cinquante femmes responsables d’associations de femmes de Ndélé ont entrepris, au cours d’un atelier tenu ce 9 mars 2018, d’évaluer les actions menées en 2017 et puis de procéder à la planification des actions qui accorderont plus d’autonomie à la femme cette année. « Sur les 30 Chefs de quartiers de Ndele par exemple, nous n’avions qu’une seule femme. Suite à notre plaidoyer, 2 nouvelles femmes ont été nommées cheffes de quartier en 2017 », a fait remarquer la présidente locale de l’OFCA, Élise Vroho. Au cours de la même année, les femmes ont également organisé une campagne de sensibilisation contre les violences faites à la femme à travers un programme radio et des sensibilisations sur terrain qui ont atteint au moins 10.000 personnes. En 2018, les femmes de Ndélé ont résolu d’apporter une réponse concrète à l’enclavement de la préfecture de Bamingui-Bangoran, laquelle ne donne pas beaucoup d’alternatives en termes d’approvisionnement depuis l’extérieur. En effet, l’accès par voie routière n’est possible que pendant la saison sèche de décembre à mai à cause de la dégradation des routes. « Nous allons nous cotiser et acheter en gros des produits de consommation auprès des grossiste, les entreposer et les vendre à un prix raisonnable pour contrecarrer les abus » occasionnés par la saison sèche », ont-elles décidé.

Bossangoa : s’investir davantage dans les défis sécuritaires

Les femmes de toutes les couches socio-professionnelles issues des différents quartiers de la ville de Bossangoa ont célébré à l’unisson, le 8 mars 2017, la JIF 2018 qui a été marquée par une marche pour la paix et la cohésion sociale, une remise d’un mémorandum des femmes aux autorités locales et à la MINUSCA et un match de football féminin en vue de promouvoir la fraternité et le vivre ensemble. « Nous recommandons au gouvernement l’application effective des textes de loi en faveur des femmes, la création des centre d’alphabétisation afin que les femmes puissent avoir une instruction de base […], a-t-elle déclaré. Le chef de bureau de la MINUSCA à Bossangoa, Bara Dieng, a partagé avec public venu nombreux, le message du secrétaire général des Nations Unies avant de réitérer l’engagement de la mission à soutenir les femmes. Par ailleurs, il a vivement exhorté les femmes à s’investir davantage dans les défis liés à la sécurité, la paix, la cohésion sociale et au développement de la préfecture de l’Ouham. Il est à préciser que la journée internationale de la femme à Bossangoa qui a débuté, le 7 mars 2017, par un atelier de sensibilisation sur la cohésion sociale et l’autonomisation de la femme, a été également marquée dans une ambiance fraternelle et conviviale par des sketches, des danses traditionnelles savamment exécutés par les femmes.
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