Bangassou – Mgr Juan José Aguirre Muños, évêque catholique de Bangassou (sud-est), affirme dans un journal espagnol que des femmes et des filles refugiées depuis mai 2017 dans l’enceinte du séminaire de Bangassou se prostituaient auprès des casques bleus de la MINUSCA pour obtenir des aliments pour elles et leurs familles
“Elles sont désespérées. Elles meurent de faim et souvent insistent pour se vendre afin de pouvoir manger”, déclare l’évêque d’origine espagnole.
En rencontrant le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de sa visite à Bangassou, il ajoute : “Je lui ai dit qu’il y avait des femmes violées, dont certaines étaient mineures, et que c’était un crime contre l’humanité.”
L’agence d’information vaticane Fides complète le constat dans une note datant d’hier 8 mars : “Une enquête a été ouverte, mais rien n’a changé. Ce n’est pas la première fois que des soldats de l’ONU le font. En 2015, un groupe de soldats de la paix congolais a été expulsé pour avoir offert des boîtes de lentilles en échange de rapports sexuels”.
LA MINUSCA BOTTE EN TOUCHE
Comme à chaque cas d’accusation de prédation sexuelle par ses soldats, la MINUSCA s’enferme dans la dénégation des évidences. Prétextant comme d’habitude ne disposant “d’aucun élément tangible pouvant étayer les accusations“.
Dans une note datant de Mercredi, elle y entretenait le flou comme de coutume, déclarant qu’elle s’était appuyée sur les conclusions “d’une mission de recherche d’information menée avec l’aide de sources locales, notamment des institutions non gouvernementales apportant assistance aux personnes déplacées présentes dans le site de l’évêché et qui sont souvent les premières à signaler ce type d’allégations”. Ajoutant que “des enquêteurs de la force, le chef du bureau de la mission à Bangassou et les officiers des droits de l’Homme basés dans cette localité qui ont aussi été mis à contribution”.
Un flou artistique rhétorique que l’institution onusienne cultive systématiquement pour se presser de ne rien faire.
CÔTÉ JUSTICE CENTRAFRICAINE ?
Un fonctionnaire du ministère de la justice a Bangui contacté, de répondre : “On ne le savait même pas. Et de toutes les manières, que voulez-vous que nous fassions ?”
Effectivement, difficile de traîner devant les tribunaux, les mêmes (FRANCE, ONU…) qui assurent votre subsistance quotidienne et bouclent vos fins de mois difficiles. Alors, on regarde ailleurs, en feignant de ne pas savoir.
Il est certain que les victimes des ces viols et abus sexuels, essentiellement des mineurs, n’obtiendront jamais réparations par la justice de leur propre pays. Pour qui donc, rien ne s’est jamais passé.