Décidément, rien ne va plus dans ce pays classé dernier au monde d’après l’indice du développement humain (IDH) défini par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD). La corruption, le népotisme, le clientélisme et, etc. sont désormais érigés comme mode de gestion, et ce, dans pratiquement tous les services ministériels du pays. Le cas de la direction des examens et concours, qui échappe visiblement à tout contrôle, est encore plus patent que personne n’arrive à le croire.
En effet, selon une décision du ministère de l’Éducation nationale que personne n’arrive à lire la copie, sauf le personnel de la direction des examens et concours,désormais, les copies certifiées conformes du Brevet de collège et celles du baccalauréat établi en dehors de ladite direction ne sont plus valables.
Cependant, cette décision ministérielle, si elle existe vraiment, est tombée comme une bénédiction pour certains agents de cette direction, qui voient derrière un moyen légal et facile pour faire de l’argent.
Ainsi, depuis quelques mois, on ne cesse de compter le nombre croissant des victimes de cette mafia au cœur du système éducatif de la République centrafricaine.
Désormais, il faut non seulement débourser une petite fortune pour se faire contresigner ses diplômes, mais aussi fournir des efforts financiers importants pour les faire approuver comme des vrais diplômes.
D’après notre enquête, sur 100 diplômes présentés pour la légalisation au service des examens et concours (Baccalauréat ou Brevet du collège), 90 sont déclarés faux diplômes au grand dam des récipiendaires. Une surprise de taille pour ces derniers.
Ce phénomène des faux baccalauréats, qui prend de l’ampleur inquiétante dans le pays, commence à faire du remous au sein de la population qui n’apprécie guerre la façon dans laquelle ces diplômes sont vérifiés.
Récemment, un jeune centrafricain qui a eu son baccalauréat en 2001 et une maîtrise en sciences économiques à l’université de Bangui en 2006 s’est confronté à ce phénomène des faux baccalauréats, alors qu’il s’apprêtait pour déposer son dossier pour un emploi quelque part.
Le problème, d’après quelques victimes contactées par CNC, on leur a demandé 50 000 francs CFA en cash pour les faire approuver. Déjà, CNC recense environ 100 cas des vrais faux diplômes rejetés par la direction des examens et concours. Les victimes sont probablement plus nombreuses qu’on l’imagine.
Entre temps, certaines personnes, surtout les victimes de cette mafia, ont projeté une géante manifestation devant le ministère de l’éducation nationale dans les jours à venir afin de demander au gouvernement de revoir leurs fichiers des diplômes obtenus dans le pays.
Que le gouvernement ouvre ses yeux sur cette affaire bien salissante pour son image, a conclu un étudiant de l’Université de Bangui.
Attention, on ne s’amuse pas avec les jeunes.