Ancien président de l’Assemblée législative de la République Centrafricaine, Michel Adama Tamboux, une grande figure de l’histoire politique de la République Centrafricaine est décédée le 18 mars à Bangui à 89 ans. La République perd ainsi un témoin de son histoire d’avant l’indépendance.
C’est avec consternation que le peuple centrafricain a appris le décès de Mr Michel Adama Tamboux, lors du message de condoléances de la Présidence à la famille du défunt, message lu à la Radio Nationale.
Comme l’ancien président et son compatriote David Dacko, Michel AdamaTamboux est ressortissant de l’Ecole Normale de Mouyondzi (Moyen-Congo). Il obtint le diplôme d’instituteur. Très tôt, il fut attiré par la politique à l’instar des élites de son époque.
Né le 03 décembre 1928, il entra en politique à l’âge de 29 ans. Le défunt se présenta en mars 1957 sous l’étiquette du Mouvement de l’Evolution Sociale de l’Afrique Noire (MESAN) de Barthélémy Boganda aux élections territoriales.
Profitant de la loi du 23 juin 56, dite loi Cadre ou loi Deferre qui va permettre l’accession à l’autonomie interne des colonies françaises, Michel Adama Tamboux se présenta aux élections à l’Assemblée territoriale (élections législatives).
Il fut élu le 31 mars 1957 Conseiller à l’Assemblée Territoriale de l’Oubangui-Chari dont le MESAN rafla la plupart des sièges. Michel Adama Tamboux fut réélu Député en 1959. Ses pairs le désignèrent président de l’Assemblée législative de la RCA et leur représentant au Conseil Economique et Social à Paris.
Mais après la mort de Barthélémy Boganda «père de l’indépendance centrafricaine» et l’élection de David Dacko pour lui succéder, l’Assemblée législative se trouva un nouveau responsable. Michel Adama Tamboux (proche de David Dacko) devient président de l’Assemblée Législative et succède à Pierre-Faustin Maleombho, partisan d’Abel Ngoumba, le 09 mai 1960. Il gardera ce poste jusqu’en 1966.
Avec le coup d’Etat de la Saint Sylvestre de Bokassa en 1966, il va connaître la prison. Il sera libéré le 1er janvier 1970. Bokassa le nomma Ambassadeur de la République Centrafrique aux Nations-Unies et ensuite en République Arabe d’Égypte de 1970 à 1979.
L’ancien Député et Ambassadeur, Michel Adama Tamboux sera appelé à servir la République Centrafricaine en 1998. Il conduira la Commission Électorale Mixte (CEMI), le 28 mai 1998 avant que le Président Ange Félix Patassé ne le nommât le 30 août 2001, Ministre d’Etat.
Il est, en outre, auteur du livre intitulé «4 ans de Législature», publié en 1965 par l’Imprimerie Centrale d’Afrique.
Avec la mort de celui qui fut un grand témoin de l’histoire de l’indépendance centrafricaine, c’est aussi une partie du témoignage sur la mort tragique de Barthélémy Boganda qui se renferme en attendant que l’ancienne Métropole ne déclassifie ses archives du temps de la colonisation. Comme le dit si bien Amadou Hampaté Bâ «En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle»