En prélude à la série de concerts gratuits qu’il donne dans quatorze villes du pays du 31 mars au 22 avril 2018, le chantre de la Rumba centrafricaine, Ozaguin, de son vrai nom, Jean Paul Mbele, a animé une conférence de presse, ce mardi 27 mars 2018 au centre culturel Samba Panza de Bangui, sur le thème de « l’importance de la culture et du sport dans la réconciliation nationale et la cohésion sociale. » Il avait à ses côtés, le directeur de la division de la communication stratégique et de l’information publique de la MINUSCA, Hervé Verhoosel, représentant la Mission, partenaire de l’évènement.
Dénommée « Poupou ti siri » entendez, le « vent de la paix » en langue locale Sango, la tournée d’Ozaguin, démarre à Damara, le 31 mars 2018. Elle se poursuivra sur Sibut, Bambari, Grimari, Berberati, Baoro et bien d’autres encore ; autant de villes éprouvées naguère par des affrontements fratricides, confessionnelles et ethniques. Contribuer par la musique, à rapprocher chrétiens et musulmans ; apaiser les rancœurs, panser les blessures… tels sont, grosso modo, les objectifs que se fixe Ozaguin, chantre de la Rumba et, pour la circonstance, chantre de l’altérité.
Aux questions des journalistes relatives aux conditions de sécurité pendant le déroulement des concerts, Herve Verhoosel a rassuré quant aux conditions sécuritaires, évoquant l’appui de la MINUSCA aux organisateurs privés engagés dans cette entreprise. Sur les interrogations concernant son répertoire, Ozaguin a promis une série de titres colorée, axée prioritairement sur la paix, mais faite aussi de chansons d’amour, ce qu’il considère comme le substrat de la rumba.
« Depuis deux ans, la MINUSCA a accentué son support aux initiatives venant directement des jeunes », a déclaré Herve Verhoosel. Un support manifesté par de l’appui technique lors de grands évènements musicaux, des financements d’albums, l’organisation d’expositions-ventes d’œuvres artistiques, la fourniture d’écrans géants pour des projections populaires de grands matches de football, un partenariat fort avec la Fédération centrafricaine de basketball (FCBB), la réhabilitation de plusieurs infrastructures sportives, entre autres. Et la Mission, selon son directeur de la division de la communication stratégique et de l’information publique, entend poursuivre ce rôle auprès de la jeunesse. Une jeunesse et un peuple vers lesquels Ozaguin entend aller pour « assumer ses responsabilités », comme le dit l’artiste lui-même. Car, soutient-il, « l’arme de l’artiste, ce sont les messages qu’il transmet. Son devoir, c’est de prôner la paix et l’amour. »
Rappelons qu’Ozaguin n’en est pas à sa première action engagée. Déjà, en 2013, alors que la RCA traverse la plus grande crise de son histoire, l’artiste décide de donner plusieurs concerts en vue d’apporter son soutien aux victimes des zones occupées par la rébellion.