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Centrafrique : Difficile cohabitation des peuples autochtones de Mongoumba au sud du pays
Publié le mercredi 4 avril 2018  |  RJDH Centrafrique
Bhely
© Autre presse par DR
Bhely Vidackpa Directeur du Centre de Référence des Traditions Orales des Pygmées
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Mongoumba — Le Directeur du Centre de Référence des Traditions Orales des Pygmées, Bhely Vidackpa a déploré la difficile condition de vie des populations autochtones dans la sous-préfecture de la Lobaye. Il appelle à la protection de ces peuples. Appel lancé lors d’un échange avec le RJDH.

RJDH : Bonjour Monsieur Bhely Vidackpa !

Bhely Vidackpa : Bonjour Monsieur !

RJDH : Vous êtes le responsable du Centre de Référence des Traditions Orales des Pygmées à Mongoumba, quelle est la condition de vie aujourd’hui de ce peuple dans la Lobaye ?

B.V : Je peux vous rassurer que présentement les Aka sont en bonne santé, mais ils sont toujours en difficulté de cohabitation dans certains endroits avec les Bantou.

RJDH : En parlant des difficultés, pouvez-vous nous citer certains cas ?

B.V : Le respect de leurs droits pose trop de problèmes. Ils sont tellement négligés, stigmatisés et bien souvent discriminés. Prenons l’exemple de l’emploi ou de l’accès au travail, quand un Bantou travaille pour un salaire de mille franc, son employeur respecte le contrat. Or, si c’est un Aka, le montant de mille franc va chuter pour se retrouver à la fin à cent cinquante ou à deux cents francs, et pourtant, c’est eux qui font tous les travaux domestiques. Ce n’est pas normal, c’est illogique !

RJDH : Vous qui êtes le Directeur de la Maison de Pygmées et qui représente l’autorité ou le garant de droit de ce peuple, qu’est-ce que vous envisagez faire pour palier le problème ?

B.V : C’est un travail que nous allons faire petit à petit, vous savez que l’Etat Centrafricain manque de moyens malgré que les traditions orales des Pygmées Aka est inscrite dans la liste des patrimoines mondiaux de l’UNESCO depuis 2003 ; donc un patrimoine mondial qu’il faut protéger, l’organe de tutelle, c’est le ministère des Arts et la culture. Or ce département manque cruellement de moyens pour son fonctionnement et ceci rend aussi difficile le travail aux cotés des Pygmées Aka.

RJDH : Quelles sont vos recommandations au gouvernement ?

B.V : Les pygmées sont des êtres humains. L’Etat centrafricain a le devoir de consentir des subventions et des financements qui pourraient aider à l’amélioration des conditions de vie des Pygmées Aka.

RJDH : Qu’en est-il aujourd’hui de l’éducation des Pygmées Aka.

B.V : C’est un véritable problème, quand vous prenez 100 Aka, 10 seulement vont à école. A cela s’ajoute la déperdition scolaire qui est aggravante à Mongoumba. Beaucoup d’élèves abandonnent l’école à partir de la classe de CE 1 et CE 2 parce que les travaux ménagers constituent leurs principales occupations.

RJDH : En parlant des principales occupations, vous faites allusion à quoi ?

B.V : Je veux parler de la pêche, de la chasse et de l’entretien des champs par exemple !

RJDH : Avez-vous vous un nombre estimatif des Pygmées Aka de la ville de Mongoumba ?

B.V : Les minorités ethniques en RCA sont au nombre de 12.000 et ceux de la ville de Mongoumba sont plus de 600.

RJDH : Quel est votre dernier mot ?

B.V : Je sollicite l’appui matériel et logistique non seulement au gouvernement centrafricain, mais aussi à l’UNHCR qui est toujours prêt à nous secourir dans les difficultés. Je demande aussi à l’Etat centrafricain de faire son mieux pour faire établir l’acte de naissance aux Pygmées Aka et de mettre un mécanisme de suivi afin que leurs droits soient respectés sur toute l’étendue du territoire centrafricain.

RJDH : Monsieur Bhely Vidackpa, Directeur du Centre de Référence des Traditions Orales des Pygmées, je vous remercie.

B.V : C’est à moi de vous remercier.

Propos recueillis par Vivien Ngalangou
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