Une base d’un contingent des casques bleus égyptiens de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA, près de la résidence du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, à Bangui, a été attaquée par des assaillants lourdement armés jusque-là non identifiés, dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Le quartier général des casques bleus, qui a fait l’objet de l’attaque, est le dernier point militaire protégé pour accéder, moins d’un demi-kilomètre après, à la demeure du président de la République. La riposte des casques bleus égyptiens a permis de repousser les assaillants, qui se sont volatilisés dans la nature, sans qu’un d’entre eux ne soit appréhendé.
La présidence et le gouvernement refusent de croire à un coup d’Etat, encore moins à une attaque de mise en garde vis-à-vis du chef de l’Etat.
Le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, évoquant l’envoi de renfort dans le secteur, a insisté sur le fait que l’attaque a été exclusivement dirigée vers ce quartier général jouxtant les périmètres de sécurité de la résidence du chef de l’Etat, et a ajouté qu’aucun casque bleu n’a été blessé ou mortellement atteint.
Au-delà, M. Monteiro s’est empêché, lui aussi, d’établir un lien entre l’attaque avec l’opération de désarmement menée la veille par d’autres casques bleus dans l’agglomération du Kilomètre 5, un quartier musulman de la capitale.
Dans une déclaration officielle, le Premier ministre Simplice-Mathieu Sarandji a annoncé que tout a été mis en œuvre sur l’ensemble du territoire pour assurer la sécurité des populations, les appelant à dénoncer les fauteurs de troubles.
Il a promis aussi l’ouverture des investigations pour connaître l’origine des auteurs des assauts, de même que les motivations qui sous-tendent leurs actions.
Au sujet de l’opération de désarmement de dimanche dernier citée par M. Monteiro, des manifestants sont allés exprimer ce lundi leur mécontentement devant le quartier général de la MINUSCA, exigeant le dialogue avec les groupes armés dans le quartier au lieu de l’affrontement qui, selon eux, engendrerait inévitablement des effets collatéraux.
Les commerçants de l’agglomération du Kilomètre 5, eux, ont décidé de garder leurs boutiques fermées jusqu’à mardi, redoutant le contexte général d’insécurité. Des barricades sont encore visibles dans le secteur, paralysant la libre circulation des personnes et des biens.