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Centrafrique : « Il n’y a aucun projet RCPCA réalisé à Mobaye » dixit Henri-Mylla Vigner
Publié le lundi 16 avril 2018  |  RJDH-Centrafrique
Honorable
© Autre presse par DR
Honorable Henri-Mylla Vigner
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BANGUI — En réaction à la baisse de la fréquentation scolaire dans sa circonscription, l’élu de Mobaye 3, Henri-Mylla Vigner a dénoncé l’absence de volonté politique susceptible garantir la scolarité des jeunes de sa circonscription et déploré le fait qu’aucun projet du RCPCA n’est mis en œuvre dans la Basse-Kotto et plus particulièrement à Mobaye. Il l’a dit dans une interview accordée au RJDH ce 15 Avril.

RJDH : Honorable Henri-Mylla Vigner bonjour !

MV : Bonjour !

RJDH : Suite à une mission effectuée dans votre circonscription, le RJDH a constaté une baisse de fréquentation scolaire. Comment réagissez-vous à cela ?

MV : Merci de cette opportunité que vous m’offrez pour parler de ma circonscription et sur la situation scolaire là-bas. Depuis les événements qui se sont produits à Mobaye, la population a fui les événements pour traverser et se réfugier de l’autre côté en RD Congo, et certains ont quitté leur village au profit des villages mis en sécurité. Les enseignants pour mesure de sécurité ont fui aussi dont certains sont à Bangui et d’autres sont restés de l’autre de coté de rive en RD Congo.

Ce qui fait que la rentrée scolaire n’a pas eu lieu, les examens de fin d’année n’ont pas pu avoir lieu, juste parce que cette situation de crise militaro dans ma circonscription et dans la Basse Kotto en générale est un cas très sérieux. Les gens ne pouvaient pas aller à l’école, car tout est incendié, les villages étaient systématiquement incendiés, les greniers et il y avait des tueries en masse. Devant des pareils cas, qui peut rester de peur de sacrifier sa vie ?

RJDH : Devant cette situation quelle est le niveau de vos discussions avec le gouvernement, la Minusca et les forces en présence pour permettre la reprise des classes dans la Basse-Kotto ?

MV : Nous avons interpellé le ministre de l’Education, nous avons discuté avec lui, mais vous savez, on a comme impression que c’est un gouvernement qui n’existe pas et qui ne réagit pas du tout. Est-ce que cette situation inquiète le ministère de l’Education ? Je n’en sais rien du tout ! Nous avons essayé à plusieurs reprises d’attirer l’attention du ministre de l’Education nationale sur la situation de la Basse Kotto, les examens n’ont pas pu avoir lieu, ils ont fait passer le baccalauréat au niveau de Bangui sans nous tenir informer.

Nous avons seulement appris sur les ondes que les déplacés qui sont à Bangui peuvent se réunir, retrouver les autres pour composer ici à Bangui. Alors qu’il y a beaucoup d’élèves qui se trouvent de l’autre côté qui n’ont pas pu composer.

Aujourd’hui, cette population est mécontente et mal alaise par ce que pour cette jeunesse, on n’a pas fait quelque chose pour préserver leur scolarité, alors qu’en réalité on n’est en face d’un gouvernement que je ne sais pas qualifier. On vous promet et demain ce qui se passe c’est autre chose.

RJDH : ce que vous décriez n’épargne pas l’économie de la région, est-ce que la population profite au moins de la mise en œuvre du RCPCA et de la relance économique ?

MV : Rien du tout ! Je crois que le 2 avril j’ai intervenu sur les ondes des médias pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation de la Basse Kotto en général et la sous-préfecture de Mobaye en particulier. Cela fait plus de 3 ans, il n’y a pas la campagne de café. La seule richesse et le sésame et le café. Tout ça, rien n’a été acheté pour cause d’insécurité grandissante. J’ai décrié et dénoncé ce qui se passe à Alindao et Gambo qui sont infréquentables. Il y a encore un conflit permanent entre les Séléka et les autodéfenses. Rien ne peut traverser ce passage là pour arriver à Mobaye, j’ai attiré l’attention du gouvernement et de la Minusca, j’ai même téléphoné à la Minusca pour que les véhicules qui arrivent à Alindao soient escortés pour traverser cette zone dangereuse-là afin de ravitailler Mobaye, mais jusque-là rien n’est fait.

RJDH : Donc le corridor reste bloquer !

MV : il n’y a aucune couverture, le projet RCPCA de Löndo qui était parti à Mobaye avant les événements dans ma circonscription recenser les gens qui devraient être intéressés par ce projet, ils sont arrivés à Bambari, ils ne pouvaient pas traverser Alindao et ce projet a été délocalisé.

Une ONG qui s’est engagée à réparer les ponts défectueux qui sont détruits pendant les événements est restée bloquer à Bambari, j’en ai parlé, j’ai crié et fait part à la Minusca. C’est quoi cette situation ? Lorsque la Minusca dit qu’elle est là pour protéger la population civile, assurer la libre circulation des personnes et des biens, mais c’est ça la libre circulation ! Toutes les ONG basée à Bambari sont reparties ailleurs. Le projet RCPCA n’existe pas dans la Basse Kotto ni dans ma circonscription à Mobaye 3, il n’y a aucun projet de RCPCA réalisé là-bas rien du tout.

Les routes sont impraticables, les ponts sont détruits où allons-nous avec ça ? Il faut quand même la libre circulation pour que la population puisse vendre au moins le café qu’ils ont récolté de leur retour après les événements. Malgré les incendies, ils ont pu récolter le café qui pouvait les aider à subvenir à tous les soucis qu’ils ont, ils manquent de tout, ils n’ont rien.

RJDH : Donc la résilience n’est pas pour demain alors !

MV : vous étiez à Mobaye, mais la triste réalité est qu’une demi-cuvette de manioc coute 300Fcfa contrairement à l’ancien prix fixé à 1500Fcfa à l’époque d’avant la crise. Malgré tout, les commerçants réalisent des méventes, y a personne pour acheter parce qu’il n’y a pas d’argent. Ces très graves ce qui vit mes compatriotes à Mobaye.

Propos recueillis par Jean Fernand Koena
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