La République centrafricaine connaît ces derniers temps, une évolution préoccupante de la situation sécuritaire.A l’origine, l’opération conjointe de la Minusca et les forces de sécurité intérieure visant à démanteler les sites des malfaiteurs qui essaiment le Km5 a provoqué un ébranlement dans l’arrière-pays avec le mouvement insolite des leaders de l’Ex-Seleka à Kaga-Bandoro. Des réactions tous azimuts fusent de partout. C’est le cas des Anti-Balaka dont la Coordination est montée au créneau pour dénoncer cette situation née de la volonté des ennemis de la paix et de l’unité qui persistent dans leur logique machiavélique de déstabilisation et de fragilisation des institutions de la République.
Contrairement à ce que laisse entendre une certaine opinion tendant à alimenter les violences inter communautaire, le Coordonnateur du mouvement Anti-Balaka Sébastien Wenezoui a déclaré que, l’opération Soukoula de Km5 a été menée sans implication des Faca et des Anti-Balaka. Mais elle a été plutôt l’œuvre de la Minusca en vertu du mandat de l’ONU et quelques éléments des forces des sécurités intérieures. Mettant en garde les leaders de l’ex-Séléka qui trouvent comme prétexte inutile la situation de Km5, pour positionner des matériels de guerre à partir de Kaga-Bandoro vers la direction de Bangui, l’orateur fustige leur attitude qu’il qualifie de gauche et irresponsable.
Pour lui, celle-ci tend à mettre en péril, non seulement tous les efforts de paix et réconciliation appuyés par la communauté internationale depuis la crise de 2013, mais aussi à déclarer la guerre au peuple centrafricain sans distinction aucune. Sans fioritures le Coordonnateur a appelé les chefs de groupes armés notamment Nourredine Adam et autres, de saisir l’opportunité qu’a offerte l’UA à travers son initiative pour la paix et le dialogue, réitérée par le Président de la République le Pr Faustin Archange Touadera, dans son discours à la nation après les événements du Km5.
Il en a profité pour appeler les habitants de Km5 et ses environs de continuer toujours sur la voie de cohésion sociale, de ne pas se laisser instrumentaliser. Et il a interpeller la population centrafricaine à doubler de vigilance et d’appuyer le gouvernement dans ses actions en faveur de la réconciliation nationale. Cette sortie médiatique relance la question sur l’attitude surprenante de certains leaders qui se disent de l’opposition plongés dans un mutisme total. Ne dit-on pas que, qui ne dit mot, consent ? C’est malheureusement ce que constatent les observateurs avisés de la vie politique centrafricaine.
L’on sait depuis le regroupement des leaders des groupes armés appartenant à l’ex-coalition rebelle Seleka à Kaga-Bandoro, qu’aucun des leaders politiques de l’opposition ne s’est levé pour prendre position vis-à-vis de cette menace. Ou bien c’est dire que cette menace conforte-t-elle l’attitude hostile de ces leaders vis-à-vis du régime de Touadera ? C’est le moins que l’on puisse dire. A la lumière de ce qui se passe, tout porte à croire que les ennemis de la paix sont de retour pour signer définitivement la mort du paisible peuple centrafricain. Les bruits de botte à Kaga-Bandoro sont un exemple illustratif.
Selon des sources concordantes, un plan machiavélique de déstabilisation du pays a été mis en place et planifié pour rendre la RCA ingouvernable. A l’image d’un film de fiction western, ce plan a pour seul souci de prouver à tort aux centrafricains que le Président démocratiquement élu n’est pas en mesure de garantir la sécurité des populations. Ce qu’il semble faire pourtant jour et nuit même au prix de son sommeil.
Force est de constater que les acteurs de l’actuelle opposition nommément connus pour leur collusion avec la Séléka en 2013 à savoir Ferdinand Alexandre Nguendet, Nicolas Tiangaye et Crépin Mboli Ngoumba et Dologuélé semblent se complaire dans les menaces de l’ex-Seleka à travers leur silence complice. Ajouté à cela, la duplicité de la communauté internationale à amplifier le conflit religieux, conforte ainsi la Séléka dans ses visées sécessionnistes. S’achemine-t-on vers le scénario de 2012 avec l’accord de Libreville ?
En somme, le fait que tout soit entrepris par une certaine communauté internationale, pour ne pas réhabiliter les forces armées centrafricaines et les associer au processus de pacification du pays est aberrant. Ce qui montre à suffisance le manque de volonté réelle de pacifier et d’unifier le pays qui est de nature à renforcer la Séléka dans son projet de partition