Bangui - Le président de la République, Faustin Archange Touadéra, s’est adressé, vendredi 20 avril, aux forces vives de la nation, réunies à sa demande au palais présidentiel, à Bangui, pour s’expliquer sur les remous provoqués par l’opération de désarmement menée au Kilomètre 5, à Bangui.
Pendant près d’une heure en français et en sango, le chef de l’Etat a défendu sa politique en matière de sécurité, expliquant que l’option du désarmement forcé était "incompatible avec la politique de réconciliation que je voulais mener" et que "l’armée n’était pas en capacité de [la] porter".
Il a toutefois justifié l’opération de désarmement menée au Kilomètre 5 par l’appel des habitants eux-mêmes, qui ont demandé le démantèlement de toutes les milices d’autodéfense transformées en véritables gangs spécialisés dans le racket et les violences.
Faustin Archange Touadéra a mis l’arrivée d’hommes armés à Kaga-Bandoro (342 km au nord de Bangui) suite à l’opération du Kilomètre 5 sur le compte d’Abdoulaye Hissène, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports issu de l’ex-coalition rebelle Séléka, qui a vainement tenté de faire adhérer les autres groupes armés à son projet de descente sur Bangui.
"Je condamne avec la dernière énergie cette entreprise de destruction du pays, je lui demande d’arrêter d’utiliser des mercenaires", a lancé le chef de l’Etat qui lui a également demandé "de revenir à la raison et dans la République", ajoutant avoir déjà "pris des dispositions pour que l’aventure projetée ne soit portée nulle part".
Le président de la République a saisi l’occasion pour annoncer la décision de projeter une partie des bataillons de l’armée nationale formée par la mission d’assistance de l’Union Européenne (EUTM) aux côtés de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) dans l’arrière-pays.
Il convient de signaler qu’avant d’aborder la question de la sécurité, Faustin Archange Touadéra s’est adressé à la classe politique, invitée à cesser "de replonger le pays dans le chaos et l’anarchie pour le prestige personnel".
Acap Rédaction