Échanger avec « les différents partenaires à la paix », tel a été l’objectif principal de la rencontre qui a réuni, ce vendredi au Palais de la Renaissance, à Bangui, les principaux acteurs de la vie sociale et politique de la RCA autour du Président de la République, Faustin Archange Touadera. Un moment interactif fortement dédié à recueillir des propositions et avis constructifs sur nombre de questions urgentes de l’heures, principalement les défis sécuritaires que connait le pays.
Depuis quelques semaines en effet se multiplient des tensions et des attaques, y compris via l’intoxication informationnelle, amplifiant ainsi des appréhensions au sein d’une population déjà affaiblie par des années de conflits.
Sur place étaient plusieurs membres du gouvernement, de l’Assemblée nationale, des représentants d’organisations de la société civile, dont celles de femmes ou de la jeunesse ainsi que des confessions religieuses. La rencontre a aussi vu la présence de plusieurs membres du Corps diplomatique et des représentants d’organisations internationales.
A ses concitoyens, le chef de l’Etat a dit : « quand je suis entré en fonction, j’ai dû faire face au défi de la sécurité, les armes étant encore en circulation. J’avais deux choix : procéder au désarmement par la force ou soit passer par la négociation. (...) J’ai préféré la deuxième option ».
Et de poursuivre : « si j’ai fait le choix du dialogue et de la réconciliation, c’est parce que c’est le meilleur choix, l’unique voie, et nous avons le soutien de la communauté internationale », réagissant ainsi à plusieurs préoccupations soulevées par ses concitoyens. Le chef de l’Etat a aussi déploré que « certains Centrafricains n’ont pas encore compris notre message », un message selon lequel « ils ont leur place dans la République ».
« Je viens de prendre une décision (...) Je vais projeter une partie des bataillons à l’intérieur du pays, aux côtés de la MINUSCA, pour garantir la sécurité, rétablir l’ordre et l’autorité de l’État (…) » a, par ailleurs, annoncé le Chef de l’État.
Au nom des Nations Unies, le Représentant spécial du Secrétaire général, Parfait Onanga-Anyanga, a réitéré l’attachement du Conseil de sécurité au retour à la « légitimité constitutionnelle voulue par votre peuple et consacré le 30 mars 2016 ».
« J’aimerais, une énième fois, faire l’écho à l’appel unanime du Conseil de sécurité pour que cesse immédiatement toutes les hostilités et, dans tous les cas, la posture guerrière dans laquelle certains veulent s’enfermer. Ce propos s’adresse aussi bien à ceux qui menacent avec légèreté de renverser les institutions démocratiques qu’à ceux qui leur répondent et tentent de raviver les tensions identitaires qui ont tant meurtri votre peuple. Nous ne laisserons pas faire », a insisté le Chef de la MINUSCA.
Fortement préoccupé par la rhétorique belliciste à laquelle se livrent un certain nombre de groupes armés, certains acteurs politiques ou encore des médias, et qui est de nature à exacerber les tensions et faire courir de graves dangers au pays, le Chef de la MINUSCA avait, invité, hier dans un communiqué de presse, les Centrafricains au calme et à la retenue.