Bangui — Les bâtiments administratifs occupés depuis cinq ans par la Séléka ont été libérés de leurs occupants. Ces hommes armés qui se les ont appropriés ont réquisitionné des propriétés privées pour y vivre désormais.
Selon les informations du RJDH, les ex-Séléka ont quitté la résidence du Sous-préfet ainsi que le bâtiment abritant les différents services de la Sous-préfecture qu’ils occupent depuis février 2013. D’après, un notable contacté depuis fort longtemps «ces bâtiments ont été libérés après plusieurs mois de discussions avec les ex-Séléka. Je pense que le nouveau Sous-préfet a pesé de tout son poids pour obtenir ce résultat », confie-t-il sous l’anonymat.
Plusieurs propriétés privées ont été occupées par les combattants de ce mouvement rebelle selon des sources indépendantes interrogées par le RJDH, «ils ont certes quitté les bâtiments administratifs mais, c’est dans les maisons des particuliers qu’ils sont allés. Deux maisons de la famille Sokambi dont une appartenant à l’ancien président de l’Assemblée Nationale, sont illégalement occupées», témoigne une source bien introduite.
La peur monte dans les quartiers où les ex-Séléka viennent d’élire domicile, «les bâtiments qu’ils ont pris se trouvent essentiellement dans un quartier appelé Bimbo. Au moment où je vous parle, la peur est palpable dans ce secteur à cause de la présence de ces hommes armés. Je puis vous signaler quelques déplacements des riverains», nous fait savoir une source proche de la société civile.
Le lundi dernier, deux véhicules d’ex-Séléka lourdement armés sont entrés à Kouango. Les habitants contactés parlent de renforcement de dispositifs militaires pour des raisons inavouées, «il y a encore deux de leurs véhicules qui sont arrivés. Ils ont renforcé leur position mais personne ne connait les raisons. La peur est là et nous sommes sur le qui-vive », confie une autre source.
Les ex-Séléka contrôlent la ville de Kouango depuis le 1er février 2013. Ils ont la main mise sur le trafic du bétail et le commerce du café, cette culture de rente dont la ville est l’une de grandes productrices. Entre 2013 et 2016, les ¾ de la population avaient quitté la ville à cause des violences attribuées aux ex-Séléka. Une accalmie est enregistrée depuis mi-2017 mais les habitants craignent que le renforcement du dispositif militaire des combattants de l’UPC dans cette localité fasse basculer la ville dans de nouvelles violences.