Sur la base des recoupements d’informations, il est clairement établi que c’est par simple message téléphonique (SMS) que l’Honorable Abdou Karim MECKASSOUA, Président de l’Assemblée Nationale, a décidé, au nom du fait de prince, de saisir le Président du Parlement Panafricain (PAP), l’Honorable Roger N’KODO NDANG aux fins d’obtenir mon remplacement au sein de cette institution continentale par un de ses proches, en la personne de l’Honorable BINDALA, Député de la Circonscription de OUANGO.
Deux (2) arguments fallacieux sont invoqués par le Président de l’Assemblée Nationale pour soutenir l’insoutenable :
Ce dernier soutient que je profiterais de mes déplacements à Midrand (Siège du Parlement Panafricain) en Afrique du Sud pour être en contact avec l’Ancien Président François BOZIZE YANGOUVONDA, qui, lui réside à Kampala en OUGANDA dans le but de déstabiliser le régime du Président Faustin Archange TOUADERA, d’une part ;
Le Président de l’Assemblée Nationale prétend que ma désignation au sein du Comité de Pilotage du processus de mise en place de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation par Décret n°18.071 du 08 Mars 2018 serait incompatible avec mes activités de Parlementaire Panafricain d’autre part.
Est-il besoin de préciser que la durée de la mission du Comité de Pilotage de ladite Commission est de trois (3) mois alors que le mandat de Parlementaire Panafricain est de cinq (5) ans.
Il convient également de rappeler que c’est en concertation avec le Président de l’Assemblée Nationale, en mission à l’étranger à l’époque, que l’Ancien 1er Vice-Président l’Honorable Aurélien-Simplice ZINGAS, avait pris la décision de me désigner pour siéger, au nom de la Représentation Nationale, au sein de ladite Commission.
Comment le Président de l’Assemblée Nationale peut-il se déjuger de façon aussi grotesque ?
Par ailleurs, certaines indiscrétions font état de ce que le Président de l’Assemblée Nationale envisage sérieusement la mise à l’écart de mon épouse, l’Honorable Nadia Christine BEA, Député de Bimbo 4, du Parlement de la Région des Grands Lacs.
En vérité, la raison fondamentale qui sous-tend l’ire incompréhensible du Camp MECKASSOUA réside dans la cuisante défaite que la Majorité Parlementaire lui a infligé lors du dernier renouvellement du Bureau de l’Assemblée Nationale. D’où l’acharnement et le lynchage moral auxquels se livre ouvertement le camp MECKASSOUA à l’endroit de notre couple, considéré comme l’artisan de cette défaite. Ce que j’assume totalement en raison de mon appartenance à la majorité parlementaire.
En affichant un tel comportement clivant, le Président de l’Assemblée Nationale achève de décrédibiliser cette haute institution dont il a la lourde responsabilité de diriger.
En agissant de la sorte, le Président de l’Assemblée Nationale se rend coupable de forfaiture en ce sens qu’il viole, de manière grave et flagrante, l’article 6 du Protocole à l’Acte Constitutif de l’Union Africaine relatif au Parlement Panafricain adopté par la vingt-troisième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine tenue à Malabo, GUINEE EQUATORIALE en date du 27 Juin 2014.
Cet article, qui traite des questions relatives à la durée du mandat de Membre du Parlement Panafricain et de la vacance de siège, stipule :
« Le mandat d’un membre du Parlement Panafricain est de cinq (5) ans. Il ou elle est rééligible une (1) fois seulement pour un autre mandat.
Le mandat d’un membre du Parlement Panafricain commence à la date à laquelle il a été assermenté et prend fin le dernier jour de la législature.
Le siège d’un membre du Parlement Panafricain est vacant si le titulaire :
Décède ;
Ne satisfait plus aux critères d’éligibilité applicable aux membres du Parlement Panafricain énoncés dans le présent Protocole ;
Est incapable d’exercer ses fonctions en raison d’une incapacité physique ou mentale ;
Démission par notification écrite au Président ;
Est révoqué pour mauvaise conduite par le Parlement Panafricain conformément à son règlement intérieur ;
Est absent des réunions du Parlement Panafricain pour une période ou dans les circonstances énoncées dans le Règlement Intérieur du Parlement Panafricain ;
Est reconnu coupable par un tribunal compétent d’un délit relatif à la fraude, à la malhonnêteté morale et est condamné pour une période d’emprisonnement de plus de six mois ;
Si l’Etat partie qu’il représente est suspendu de la participation aux activités de l’UA ;
Quand son mandat arrive à terme.«
Peu soucieux du respect des textes supranationaux, le Président de l’Assemblée Nationale a, de plus en plus, du mal à camoufler ses velléités autoritaire et revancharde.
Pour la gouverne des uns et des autres, il n’est pas à sa première forfaiture. En effet, au début de la présente législature, il a tenté, sans succès, en violation des textes, d’obtenir le remplacement de l’Honorable Ambroise ZAWA, membre du Parlement de la CEMAC.
Cette opération machiavélique n’avait pu prospérer grâce à la vigilance et au sens de responsabilité du Président du Parlement de la CEMAC.
C’est pourquoi, j’en appelle au sens élevé de responsabilité de l’Honorable Roger N’KODO NDANG pour ne pas tomber dans ce jeu susceptible de ternir l’image de cette institution continentale dont il a la charge de diriger jusqu’au renouvellement du Bureau lors de la prochaine session de Mai 2018.
Dans cette lutte, je sais pouvoir compter aussi bien sur la mobilisation que sur la solidarité de mes Amis en général et des collègues membres du Parlement Panafricain en particulier pour faire échec à cette basse, honteuse, ridicule et indigne entreprisse de règlement de comptes que mène le Président de l’Assemblée Nationale à mon encontre.
Enfin, dans une période où la République Centrafricaine fait face à des défis de tous ordres notamment sécuritaire, il y’a lieu de s’interroger très sérieusement sur les mobiles qui sous-tendent le comportement de l’Honorable Abdou Karim MECKASSOUA, Président de l’Assemblée Nationale.
Honorable Bertin BEA,
Député de la Circonscription de BOALI,
Ancien Ministre