Kinshasa – A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse célébré le 3 mai de chaque année, Tony Shaba, journaliste congolais travaillant à Kinshasa a projeté sa vision sur le journalisme facteur de développement de base. Le thème de cette année s’intitule : Médias, justice et Etat de droit : les contrepoids du pouvoir.
Au moment où nous mettons presse cette dépêche, un journaliste Centrafricain souffre sur le lit de l’hôpital après avoir été grièvement blessé par des inconnus dans l’exercice de ses fonctions, dans le 3ème arrondissement de Bangui. D’autres ont été aussi menacés et les appareils de reportage ont été sujet de confiscation pendant ce moment de trouble. La liberté d’aller et de venir est compromise et l’état de droit suspendu.
Dans la sous-région de l’Afrique Centrale, les journalistes travaillent sous pression des hommes politiques, des gouvernants. L’éthique et la déontologie du journalisme sont bafouées au détriment de la communauté de base. Les communautés sont sous informées des nouvelles techniques du développement agricole, économique, entre autres. C’est à travers ce regard que le journaliste congolais a invité les différents médias de l’Afrique à travailler pour le compte de la population.
«La majorité des organes de presse de la Ville de Kinshasa, appartiennent aux politiques. La liberté de presse tarde à se remettre sur le chemin de l’objectivité ; les journalistes sont payés à la base des reportages orientés vers la volonté de ces personnes dites, «patrons des médias» ; nous nous sommes engagés pour répondre aux exigences de la population plutôt que de réagir pour la cause des politiques», a témoigné Tony Shaba, journaliste congolais de Kinshasa.
Aujourd’hui, il y’a un paradoxe dans l’application des termes régissant le journalisme, ceux qui agissent selon la volonté des politiques et ne subissent pas de violence, «nous sommes riches, c’est parce que nous avons laissé de côté la déontologie et l’éthique du journalisme. C’est notre intérêt et ceux des politiques, l’intérêt du public vient en dernier essor», a confirmé une journaliste d’un organe de presse privé de la sous-région.
Selon la consœur le fait de travailler sous «les directives des patrons de l’audio visuelle, entrave l’éthique et la déontologie du journalisme. «Nos salaires sont payés décemment à base des supplications. Nous ne jouissons guère de notre liberté de presse, c’est un combat, nous y arriverons », a confirmé la journaliste.
La célébration de la journée mondiale de la liberté de presse qui devrait se tenir ce mercredi 3 mai à Bangui, est reportée à une date ultérieure, suite à l’incident du 2 mai où plusieurs chrétiens catholiques ont été tués au sein de l’église par des inconnus du km5. Pour cette année, le thème tourne autour de la justice et Etat de droit : les contrepoids du pouvoir.