Bangui - Les députés à l'Assemblée nationale ont interpellé, jeudi 3 mai à Bangui, le Premier-ministre Simplice Mathieu Sarandji et son gouvernement, invités à s'expliquer sur les circonstances de l'attaque à la grenade qui a visé mardi 1er mai la paroisse Notre Dame de Fatima dans le 3ème Arrondissement de Bangui.
Face au feu roulant des questions des députés, horrifiés par la tuerie de Fatima, Simplice Mathieu Sarandji a pris la parole en sango (langue nationale) pour expliquer que l'attaque de Notre Dame de Fatima est un acte "terroriste" face auquel la nation doit faire bloc autour du gouvernement.
" Nos informateurs de la police et de la gendarmerie nous ont prévenu que des gens se préparaient à perturber la fête des travailleurs qui allaient défiler le 1er mai", a indiqué le chef du gouvernement, ajoutant que "c'est quand ils ont compris qu'ils ne pouvaient rien faire sur la place du défilé qu'ils ont décidé de s'en prendre à nos frères et soeurs partis adorer Dieu au sein de leur communauté Saint-Joseph".
Pour le Premier-ministre, le gouvernement "a pris toutes les dispositions pour protéger les travailleurs qui allaient défiler, mais le terroriste est un terroriste", et "ce serait mentir que d'affirmer que les gens qui ont fait cela sont des fils du pays en colère".
C'est pourquoi il a invité l'ensemble de la classe politique à "ouvrir les yeux" pour ne pas céder à la manipulation. "Ceux qui nous trompent, on ne les voit pas, mais on ne voit que toi et moi qui complotons les uns contre les autres. Les gens nous trompent, incitent certains enfants du pays à y semer le désordre", a-t-il martelé.
Invité par le Premier-ministre à fournir des détails techniques sur la tuerie de Fatima, le ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzet-Linguissara, a expliqué l'absence de dispositif de sécurité renforcé à proximité de la paroisse par l'arrivée tardive à son cabinet de la demande de protection de la Fraternité Saint-Joseph.
Selon lui, cette demande est arrivée le 30 avril à 16 heures alors que l'ordre d'opération était déjà établi pour le lendemain, jour de la fête du travail.
Cette traditionnelle séance d'interpellation du gouvernement intervient 2 jours après l'attaque de la paroisse Notre Dame de Fatima par des hommes armés, qui ont lancé des grenades et tiré sur des fidèles en pleine célébration, faisant officiellement 30 morts et plus de 100 blessés.
Le Premier-ministre a saisi l'occasion de cette interpellation pour annoncer l'interception par la Force de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) près de la ville de Dékoa (259 km au nord de Bangui) d'une colonne d'assaillants en mouvement vers Bangui.