Le Groupe de travail de la société civile (GSTC), figure de prou de la société civile centrafricaine vient d’annoncer des prochaines journées ‘’ville morte’’ à Bangui, après celle de vendredi dernier. Ce seront les journées de mercredi 9 mai à vendredi 11 mai, adoubées de concert de casseroles à partir de 18 heures, heure locale. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse, ce lundi 7 mai 2018, par Paul Crescent Beninga, Porte-parole dudit mouvement citoyen qu’assistait le redoutable Gervais Lakosso qui se dit décidé à reprendre la parole pour défendre le peuple assujetti, malgré qu’il est encore sous contrôle judiciaire.
Point n’est besoin de rappeler que le pays de Boganda va mal, et du fait qu’il est menacé par ces mercenaires et extrémistes de la séléka, le pays va encore très mal. Depuis la capitale jusqu’au dernier recoin le plus profond de la République, c’est l’insécurité généralisée avec son corollaire de tueries, d’assassinats, d’attentats, de pillages… L’attentat terroriste de l’église catholique de Fatima à Bangui lors duquel l’abbé Albert Toungoumalet Baba a été tué n’aura été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. De quoi irriter le peuple qui s’est exprimé à travers la société civile. Le GTSC se veut le Porte-voix du peuple meurtri.
Immédiatement après l’attaque de Fatima, le GTSC a décidé d’une action de ras-le-bol d’envergure, ‘’une journée ville morte’’, vendredi dernier. A en croire le mouvement citoyen qui se félicite du succès de l’opération, la ville morte a été suivie à plus de 80%, à en croire Crescent Beninga, Porte-parole du GTSC. Il précise par ailleurs que la faible manifestation dans les quartiers du Nord-est de Bangui se justifie par les billets de banques distribués à certaines activistes de la mauvaise cause, notamment par le « gouvernement et les Soutiens du Président Touadera ». Par contre, dans les quartiers du Sud-ouest, la manifestation a été suivie à 100%.
Quant à la future action d’envergure à mener, Crescent Beninga a commencé par rappeler que l’événement de vendredi dernier semble ne pas attirer l’attention du gouvernement qui n’a pu mettre en place un dispositif pour éviter l’infiltration des quartiers Yakité, Castors, Sara, Kpéténé… dans la journée de dimanche dernier. Pourtant, c’est justement la négligence des autorités que Fatima a été attaquée, puisque le gouvernement a été bien informé d’avance, et c’est contre cette négligence de la journée ville morte de vendredi a été observée, afin de l’interpeller à prendre ses responsabilités.
En plus, des tracts sont dispatchés ces derniers temps portant une liste dite des « 12 apôtres du mal », des personnalités à abattre à tout prix parmi lesquelles le Porte-parole du GTSC, Paul Crescent Beninga. Pendant ce temps, le flou total reste sur l’avancée de plus en plus irrésistible des mercenaires de la séléka du Fprc sur Bangui.
Comme rien n’est fait en ce moment pour rassurer le peuple quant à sa sécurité, la société civile insiste, persiste et signe qu’elle va continuer ses actions jusqu’à ce que solution soit trouvée. Cette fois, ce seront trois jours de ville morte que le pays, Bangui en particulier, doit connaitre avec concert des casseroles chaque soir, à compter de mercredi 9 mai jusqu’à vendredi 11 mai.
Gervais Lakosso reprend parole
Fait pathétique au cours de cette conférence de presse : l’incontournable leader de la société civile, Gervais Lakosso, muselé depuis un an et six mois par la justice et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de parole dans les média a rejoint le conférencier vers la fin. Il annonce ostensiblement, avoir repris la parole aux côtés de ses pairs de la société civile. « Je pensait que mon silence allait permettre aux autorités de changer les choses ; mais malheureusement, rien ne change. J’ai donc décidé aujourd’hui de reprendre la parole pour défendre mon pays », a-t-il martelé. Il explique plus loin que chaque homme a un temps de passage sur cette terre et ce moment doit être utilisé à bon escient et que pour lui, c’est de continuer à porter la voix des sans voix.
Fred Krock