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Centrafrique : Les personnes vulnérables de Bria optent pour la stabilisation de leurs moyens de subsistance
Publié le mercredi 9 mai 2018  |  RJDH Centrafrique
Insécurité
© Autre presse par DR
Insécurité alimentaire en hausse: l`Afrique soutient trop peu son agriculture
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BRIA — Sérieusement affectés par la crise sécuritaire qui les contraint à vivre sur le site des déplacés ou dans les familles d’accueil, certains déplacés quoique résignés refusent de vivre dans la précarité et optent pour la reconstitution et la stabilisation de leurs moyens de subsistance.

Ils profitent de l’opportunité à eux offerte par Oxfam à travers un financement du Fonds Humanitaire pour la Centrafrique (CHF) pour relancer/développer la culture maraichère, les activités génératrices de revenus et l’augmentation de leur pouvoir d’achat à travers les activités de Cash For Work (travail contre argent) et autres projets mis en œuvre en faveur de la population bénéficiaire.

Au bénéfice du projet financé par le Fonds Humanitaire, 29 groupements constitués des ménages déplacés et familles d’accueil soit 500 ménages ont choisi le retour à la terre nourricière comme moyen de reconstituer leur moyen de subsistance perdus pendant les périodes de crise. Pour ce faire, plusieurs ménages ciblés ont travaillé dans un élan de cohésion pendant dix (10) jours pour désherber, labourer, biner, confectionner des planches au niveau des périmètres maraichers sous forme de cash for work moyennant 25 000Fcfa chacun comme rémunération. Cette somme a permis à Mariam Djouma et à ses coéquipiers de trouver les moyens de subsistance comme le témoigne cette bénéficiaire. «Nous avons travaillé dans le cadre de Cash For Work avec Oxfam qui nous a permis d’avoir de l’argent et de subvenir aux besoins de nos ménages. Mais ce que nous déplorons, c’est le fait que ce travail est de courte durée» a-t-elle expliqué.

Signalons que plusieurs personnes ont retrouvé leur dignité en travaillant pour leur communauté à travers cette activité qui a en tout mobilisé 1925 ménages soit 10.092 personnes qui ont chacun reçu de l’argent de la part d’Oxfam.

Le jalon étant posé, plus question de s’exposer aux risques d’insécurité en allant loin pour approvisionner la ville en vivre. Autant que les produits maraichers ne sont pas encore écoulés sur le marché, les producteurs trouvent du bonheur en voyant germer ce qu´ils ont semé. Alida Kétuma, mère de 10 enfants exprime sa joie «nous avons reçu de l’ONG Oxfam des semences que nous avons mises en valeur. Le résultat c’est ce que vous constatez vous-même. J’en suis fière et heureuse car avec ça, je peux prendre en charge ma famille. Mais imaginez si on nous donnait plus en terme de renforcement de capacité étant donné que c’est notre première expérience dans le domaine, on fera plus que ce que vous avez vu. C’est pourquoi nous demandons à Oxfam de nous aider en renforçant davantage notre capacité » a-t-elle souhaité.

Selon le président du groupement des jardiniers, Laurent Samba, les activités permettent de donner à la population tout une gamme de variétés «avec cette production nous comptons donner à manger à la population. Notre difficulté c’est d’abord le vol des légumes, le problème d’eau pour arroser le jardin et l’érosion qui menace nos activités. Ce à quoi nous plaidons pour qu’on nous aide en moto pompe mais aussi des produits pour traiter la production ainsi que les brouettes en vue de transporter du fumier comme nous sommes dans une logique de production bio » a-t-il soutenu.

Oxfam par la voix de Abarchi Mamane, officier de sécuritaire alimentaire, se réjouit de la réaction positive de la population bénéficiaire. «Nous trouvons un sentiment de satisfaction parce qu’en tant qu’humanitaire, notre réussite c’est quand nous assistons des gens en détresse et qu’à la fin on les voit en train de sourire ; c’est vraiment ça notre satisfaction on se dit qu’on a contribué á soulager la souffrance» s’est-il félicité.

Un pas de franchi, Abarchi Mamane, reste optimiste de la suite à donner proportionnellement au dévouement de la population «en général la Haute Kotto c’est une zone par excellence de la production diamantifère ou de tout ce qui est production minière. Etant donné que le secteur devient de plus en plus problématique, pour nous c’est d’essayer d’amener la population à comprendre que ce n’est pas seulement le secteur minier qui peut être une source de revenu pour la population. Raison pour laquelle on est parti dans cette logique de la production maraichère et agricole. En jetant un regard sur le projet on parle de relance de la production, c’est à petite échelle que les gens sont en train de faire. Vous voyez ce qu’ils sont en train de faire, au début les gens étaient sceptiques pour qu’ils adhèrent à la production. Mais aujourd’hui étant donné les résultats qui sont là et qui sont palpables, tout le monde veut s’adonner à la production maraichère spécifiquement ici pour le site de Pk3 donc on peut dire que l’expérience est en train de faire ses fruits » a-t-il développé.

Oxfam dans sa dynamique ne laisse pas à quai les secteurs clés au seul profit des groupements engagés à travailler la terre. Il faut aussi appuyer les jeunes en créant un cadre qu’il faut pour les occuper. Trois groupements des jeunes ont à cet effet bénéficié d’un appui non négligeable à travers les stations de lavage de moto et auto. Environ 75 jeunes de Bria sont dans le starting bloc des bénéficiaires d’un appui de ladite ONG. Ceci dans le cadre du Fonds Humanitaire.

Belfort, un jeune qui travaille sur la station de lavage de Pk3 présente les acquis et fait les recommandations à Oxfam. «Nous avons été équipés de sceaux, de gants et de de futs grâce à notre partenaire. Entretemps, le problème d’eau est un handicap majeur. Nous nous organisons bien et il serait souhaitable de nous doter en pousse-pousse pour chercher de l’eau et faire le lavage avec » a-t-il recommandé.

Autant les jeunes s’y mettent pour vivre de leurs efforts suite à l’appui d’Oxfam, les femmes ne sont pas elles aussi en reste. C’est le cas du groupement Lever du Soleil du quartier Bornou et celles de Ngougnangolo d’Issa Ndélé 5.

Dans cette localité d’Issa Ndélé 5, les femmes ont une vision de la résilience. Avec 40 000Fcfa offerts à chaque femme par l’ONG Oxfam, elles s’organisent dans de petits commerces et tontines comme nous l’explique la trésorière Mme Djamila Adramane «nous fonctionnons à merveille ici. Chaque semaine nous cotisons la somme de 600Fcfa chacune répartie en deux volets notamment 500F pour la cotisation de notre groupement et 100F pour la caisse noire. Avec ces fonds, cela nous permet de venir en aide aux membres en difficulté dans les activités génératrices de revenu et au besoin les assister en cas de maladie» a-t-elle témoigné avant d’ajouter que ce geste a servi de déclic pour une cohésion sociale efficace. «Comme vous le voyez dans ce groupement de chrétiennes et musulmanes nous avons la même cause ».

Cependant à Bornou où le groupement Soleil du Matin produit du savon, l’exigence n’est autre que l’extension de la vision d’Oxfam dans d’autres localités sous la supervision dudit groupement. «Nous produisons ici du savon qui nous permet de générer de l’argent. Je suis frappée d’être ensemble avec mes frères et sœurs dans cette communauté, mais ma prière est celle de voir ce modèle s’étendre dans les quartiers mais sous notre supervision» a exhorté Gertrude Zara membre du groupement Soleil du Matin.

Si la mise en œuvre du projet financé par le Fonds Humanitaire (FH) est un succès et que par conséquent les besoins des bénéficiaires continuent de croître, le souci majeur est que ledit projet a pris fin mi-avril et que la probabilité de son renouvellement est encore mince. Ce qui risque de compromettre les acquis déjà laissés et qu’il faut consolider pour une paix durable à Bria.
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