Bangui — La population banguisoise est divisée sur l’observation de la ville morte ce mercredi 09 Mai lancée par le Groupe Travail de la Société Civile. Elle exhorte plutôt le gouvernement à procéder à la sécurisation de la population civile.
La ville de Bangui semble retrouver un semblant de quiétude après l’attaque de la paroisse Notre Dame de Fatima mais le Groupe de Travail de la Société Civile persiste et signe dans sa démarche de pousser le gouvernement à trouver une solution par rapport à la montée en puissance de la violence.
«Ville morte», ce mot d’ordre de la société civile n’est pas du goût de certaines personnes. Sylvestre rencontré devant le Commercial Bank of Central Africa (CBCA) ne voit pas la solution de la crise dans l’organisation de la ville morte mais plutôt dans le désarmement, «nous avons observé la ville morte plusieurs fois dans le pays et elle n’a rien changé ; la paix n’est pas revenue. Il revient au gouvernement de prendre ses responsabilités pour que le pays soit désarmé. Et à la Minusca de travailler conformément à leur mandat pour stabiliser le pays», a-t-il souhaité.
«C’est bien de compatir avec les autres et pousser le gouvernement à trouver une solution. Nous sommes dans un pays pauvre où nous vivons de ce que nous gagnons quotidiennement. Mais si nous observons la ville morte comment est-ce que nos enfants vont manger?» C’est la question que se pose Huguette, une vendeuse de bananes plantains et mère de cinq enfants.
Certains banguisois saluent la position du gouvernement en appelant les Centrafricains à aller au travail, «comment on peut organiser une ville morte dans un pays où la sécurité n’est pas effective.Nous avons un président démocratiquement élu et un gouvernement. Il faut laisser le temps au président et à son gouvernement de faire leur travail », a lâché Melvine rencontré au carrefour du centre ville.
«Vu l’allure à laquelle évoluent les choses, c’est comme si on n’a pas de président démocratiquement élu. Il a tout le pouvoir; qu’il prenne une décision afin de mieux sécuriser le pays », a souhaité Gilbert.
La ville morte du 09 Mai est diversement observée. Les taxis et bus, motos-taxis, les services de l’Etat ont fonctionné ce jour. Le silence est beaucoup plus perceptible au niveau des banques et de quelques boutiques.
Cette ville morte vient après celle organisée le 04 Mai 2018 à Bangui. Elle avait été observée à 80 % contrairement à celle de ce jour.