BANGUI — Les médias et réseaux sociaux sont devenus pour des centrafricains l’espace par excellence d’incitation à la haine communautaire. A propos, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein redoute que cet extrémisme verbal est un signe révélateur de l’explosion de la violence qui pourrait aggraver l’instabilité.
L’attaque de l’église Notre Dame de Fatima le 1e mai 2018 et les représailles qui l’ont suivie ont démontré les limites de la population à la tolérance et le niveau de la manipulation. Sur le Web et les réseaux sociaux, des messages de haine et de vengeance ont été postés.
Cet extrémiste sur la toile inquiète non seulement les autorités et des associations centrafricaines, mais aussi des organisations internationales.
Ainsi dans sa déclaration du 9 mai sur la Centrafrique, Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme s’est inquiété que ces messages de haine soient le signe révélateur de l’explosion de la violence. « Au regard de la prédominance des discours de haine et d’incitation à la violence dans les médias et sur les réseaux sociaux, je crains que des éruptions spontanées de violence comme celle du 1er mai puissent prendre de l’ampleur, au point de devenir difficiles à contenir », a-t-il indiqué à nos confrère de news.un.org.
Le Haut-Commissaire a invité les responsables politiques centrafricains et la communauté internationale à la vigilance et « à prendre des mesures sérieuses pour lutter contre l’incitation à la violence sur le fondement communautaire ».
A Bangui, l’Association des Blogueurs Centrafricains (ABCA) projette de mener une campagne contre les messages de haine et l’appel à la violence sur le Web et les réseaux sociaux. Face à cet extrémisme d’expression, le Haut Conseil de la Communication ne cesse de prévenir que les auteurs de ces menaces sont passibles de poursuite judiciaire devant la Cour Pénale Spéciale.