BANGUI —Le leaders du MDREC Joseph Bendounga est brièvement interpellé et relâché suite à une marche interdite par les autorités de Bangui. Un déni de démocratie selon l’opposant, une violation de la loi selon Eric Didier Tambo, procureur général.
Joseph Bendounga a saisi la municipalité de sa marche pour demander la levée des sanctions contre les FACA et la démission du premier ministre Simplice Mathieu Sarandji. La municipalité lui a opposé une fin de non-recevoir. Mais l’ancien allié de Touadera entend faire entendre sa voix comme celle de la société civile, méconnaissant l’appel du 8 mai fait par le parquet, suspendant toute marche dans le pays. C’est dans ce contexte qu’il a marché devant le siège de la Minusca à Bangui pour le centre-ville où le procureur général près la Cour d’Appel va ordonner son interpellation.
Selon Joseph Bendounga son meeting est un triomphe de la démocratie et la tentative de son arrestation est un recul de la démocratie « pendant que j’échangeais avec le procureur général, près la cour d’appel M Eric DidierTambo, il a reçu un appel et a répondu monsieur le ministre et après avoir été longtemps au téléphone après il a ordonné aux policiers et gendarmes de me laisser sortir ; j’ai monté dans leur véhicule pour sortir triomphalement cela c’est pour moi le triomphe de la démocratie qui n’existe pas dans le pays et qui traduit malheureusement que la justice est aux ordres de ceux qui gouvernent pour les retourner contre les démocrates qui demandent la levée de l’embargo et la réhabilitation des FACA » a-t-il déploré.
Mis en cause, le Procureur général a qualifié la marche de Bendounga de la violation de la loi. « Dans la Constitution de la République Centrafricaine, il est clairement dit que les manifestations sont permises. Mais le préalable c’est qu’il faut demander une autorisation au gouvernement par le biais de la Mairie. Il a écrit à la Mairie qui lui a répondu défavorablement. En dépit de cela, nous avons fait une déclaration le 8 mai, le procureur de la République a fait une déclaration pour dire que les marches sont interdites. On leur a signifié cela à la Primature. Malgré tout ça, il a organisé sa marche, un acte qui est contraire à la loi établie de l’ordre public, c’est pourquoi on lui a interdit de faire la marche et il a outragé la police. J’ai demandé à ce qu’on puisse procéder à son interpellation », a indiqué le procureur général.
« Au niveau du Commissariat de port je lui ai fait savoir que lui aussi, il était membre du gouvernement Séléka jusqu’à ce que les Séléka puissent partir. Donc lui aussi il a contribué. Les gens qui se trouvent de l’autre côté sont ses partenaires, parce qu’il était leur ministre et qu’il ne peut pas venir tromper la population pour dire qu’il est avec elle », a-ajouté le procureur général Eric Didier Tambo.
La marche de Joseph Bendounga fait suite au mot d’ordre de ville morte demandée par le Groupe de Travail de la Société Civile hier alors que l’Eglise catholique demande trois jours de prière en la mémoire des personnes tuées le 1er mai en la paroisse Notre Dame de Fatima.