Depuis quelques jours, des informations discrètes circulent au sein de la police nationale faisant état d’une prochaine grève géante des policiers en réponse au gouvernement concernant les statuts particuliers de la police nationale d’une part, et à celle de l’intégration des auxiliaires rejetée par le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji d’autre part.
Selon nos informations, tout le corps actif de la police nationale va bientôt plonger dans une grève musclée contre le gouvernement du Professeur Simplice Mathieu Sarandji pour trois raisons évoquées :
– intégration dans le corps des milliers des auxiliaires de la police et de la musique non incorporés depuis 2003;
– Meilleures conditions du travail;
– Mise en application du décret du statut particulier de la police revendiquée depuis 2009.
Sur le premier point, après négociation à plusieurs reprises avec le chef du gouvernement Simplice Mathieu Sarandji, aucune avancée n’a été perçue comme telle . Vu le sous-effectif remarqué dans les forces de la police nationale devant l’enjeu sécuritaire du moment, une intégration rapide des auxiliaires déjà expérimentés pourrait faciliter les choses en partie.
Sur le deuxième point,tout le monde sait à quel point les forces de la police nationale sont confrontées quotidiennement au défi sécuritaire du pays sans pouvoir disposer d’un minimum d’équipements qui pourrait les aider dans l’exercice de leur fonction.
Sur le troisième et dernier point, certains observateurs remarquent décidément une ferme volonté des différents gouvernements qui se succèdent depuis 2009 à ne pas appliquer concrètement le décret présidentiel qui donne à la police nationale un statut dit « spécial » après une lutte acharnée du syndicat de la police depuis 2008.
Il y’a lieu de rappeler que dans le premier décret de mise en application signé en 2009 par le Président François Bozizé, la feuille concernant la partie financière a été arrachée tandis que celles concernant la militarisation de la police, des sanctions et de la dotation sont restées intactes. Du coup, les policiers peuvent travailler comme les gendarmes ou les militaires, mais ils ne pourraient pas percevoir les mêmes primes de risques comme les autres corps, et donc il faut le corriger.
En 2006, quelques jours avant le forum national tenu à Bangui, les policiers ont manifesté à nouveau pour réclamer la correction du décret de la mise en application de leur statut particulier dans lequel ils n’ont pas droit à la compensation financière comme prévu dans l’entente avec le syndicat de la police.
La Présidente de la transition Catherine Samba-Panza, dos au mur, signe un autre décret correctif de la mise en application totale du statut particulier de la police en 2016.
Là encore, à travers une petite phrase cachée juste à la fin de la page, le nouveau décret signé devient immédiatement obsolète.
« Le présent décret prend effet à compter d’une date ultérieure… », une phrase de piège qui remet tout à zéro après une lutte acharnée du syndicat de la police.
Cette fois, les policiers sont sur leur garde et demandent au Président Touadera de revoir rapidement ce décret qui pourrait remettre sur rail nos forces de la police nationale.
Pour le syndicat de la police nationale, le Président Touadera connait parfaitement ce dossier d’autant plus qu’il fut Premier ministre de Bozizé en 2009 lorsque les choses se sont déroulées.
Pour certains, à quelques années de la fin de son mandat, le Président Touadera n’a pas droit à l’erreur, car en ce moment précis, la police nationale joue un rôle important dans la sécurisation de la capitale centrafricaine et d’autres villes du pays.