BANGUI — Le survol des avions de chasse français sur Kaga-Bandoro est un avertissement contre le FPRC et certains groupes armés qui tenteront de marcher sur Bangui» a affirmé Vladimir Monteiro, le Porte-parole de la Minusca, lors de la conférence de presse de la représentation onusienne ce matin à Bangui.
Les groupes armés proches du FPRC encore hostiles au régime de Bangui ont vu le mirage français survoler les zones sous leur contrôle. Un survol exécuté à la demande de la Minusca dont la France fait partie en application de la Résolution 2387. Cette intervention militaire de la France se situe dans un contexte où la France fait l’objet de critiques au sein de l’opinion centrafricaine qui considère que cette puissance coloniale soutient les groupes armés en dépit du démenti fait par son Ambassadeur, Christian Bader à ce sujet.
Selon le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, ce survol est un message à trois niveaux aux forces rebelles, «la France soutient les autorités légitimes centrafricaines et les efforts de la Minusca sur le terrain pour faire face aux menaces qui pèseraient sur la République Centrafricaine et ses institutions. Le dernier message est adressé à l’endroit du FPRC quant à son projet de descendre sur Bangui et qui ne marchera pas. Même message pour tous les autres groupes armés» a déclaré le porte-parole de la mission onusienne.
La France n’est pas à sa première démonstration de force dans le pays. Au lendemain de l’investiture de Faustin Archange Touadera, la France et la Minusca ont fait un exercice similaire en 2016 à Damara. Mais cela n’a pas empêché les groupes armés de tuer et d’imposer leur loi. Les Centrafricains se posent des questions sur la particularité de cette manœuvre militaire pour la France. Selon les analystes, la France a intérêt à peser de tout son poids pour imposer la paix au moment où les autorités sont de plus en plus tournées vers la fédération de la Russie.
L’étau se resserre autour des groupes armés alors que Bangui et l’intérieur du pays sont plongés dans une spirale de violence renvoyant ainsi à la situation similaire de 2014 sous la transition.