Bangui – Luc N’vendo Mozialo, ancien coordonnateur du Réseau Centrafricain des Personnes Vivant avec le VIH (RECAPEV) a dans une lettre ouverte au président de la République, président du comité national de lutte contre le VIH/Sida, alerté sur la situation qualifiée de dramatique des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Ce dernier demande l’organisation des Etats généraux de lutte contre cette pandémie en RCA.
Cette lettre dite de « Plaidoyer pour un renouveau de la lutte contre le VIH/SIDA en RCA » est titrée « L’Impact Négatif de la guerre sur la lutte contre le VIH/Sida » et intervient alors que la situation des PVVIH reste critique avec des perdus de vue et des décès faute des médicaments pour combattre les infections opportunistes.
D’entrée de jeu, Luc N’vendo Mozialo a rappelé que « la crise politique a réduit à presque rien le travail colossal que nous, personnes vivant avec le VIH, avions abattu, avec d’autres associations (AIDES, SIDACTION, la plateforme ELSA…), les partenaires au développement (PNUD), le Fonds Mondial pour réduire de façon considérable le taux de prévalence du VIH/Sida dans notre pays ».
Selon Luc N’vendo Mozialo, les personnes vivant avec le VIH sont confrontées depuis à d’énormes difficultés dans leur prise en charge. «Les traitements anti rétroviraux (ARV) dont on sait qu’ils ne sont efficaces que s’ils sont pris en continu sont indisponibles dans nos provinces. La Centrafrique ne peut pas attendre le retour définitif de la paix pour intensifier le combat contre l’épidémie du VIH/SIDA. Près de 1.000.000 million de personnes sont directement menacées par le VIH/SIDA dans les zones en conflit », regrette-t-il.
«Nous acteurs de la lutte contre le sida vivant en Centrafrique ou dans la diaspora souhaiterions que des Etats généraux de la lutte contre le Sida soient organisés afin que toutes les questions soient mises sur la table et qu’une réponse vigoureuse et efficace soit produite et permet de réduire l’impact négatif que cette guerre et la crise qui l’a suivie ont eu sur la lutte contre le Sida dans notre pays », peut-on lire dans la lettre.
En Centrafrique, environ 25.000 PVVIH sont éligibles au traitement par les Antirétroviraux (ARV). Cependant, environ 17.000 sont sous traitement. Le regain de violence dans le pays a provoqué le dysfonctionnement dans les actions de lutte contre le VIH/Sida et nombreuses sont les PVVIH qui sont devenues des perdus de vue.