Mbaïki — Trois femmes du troisième âge ont été tuées samedi dernier à Ndolobo, une commune proche de la ville de Mbaïki dans la Lobaye au Sud du pays, par un groupe des jeunes qui les accusent de la pratique de charlatanisme.
La justice population monte en puissance dans la Lobaye en dépit de la restauration de l’autorité et de l’opérationnalisation de la chaine pénale. Les accusations liées à la sorcellerie dans cette partie du pays inquiète la population alors qu’il y’a quelques mois, un colloque a été organisé le 6 avril, réunissant les anthropologues et juristes sur la problématique de la sorcellerie.
Selon les informations reçues au RJDH, les victimes tuées étaient accusées d’avoir ensorcelé leur voisine «d’après les informations que j’ai eues, elles ont été contraintes de rester à côté de la malade. Je suis intervenu pour calmer la tension; hélas, personne ne m’a compris, j’ai juste informé la hiérarchie. Quelques jours après la mort de la malade prétendue ensorcelée, les mises en cause ont été tuées», explique Octave Lemanguema, président de la Délégation spéciale de la Commune de Ndolobo.
Un habitant joint par le RJDH soutient que la justice populaire est un moyen pour eux de se venger, «à chaque fois quand on interpelle des personnes accusées depratique de sorcellerie, nous ne voyons rien, la justice ne fait rien. C’est pourquoi nous-mêmes, nous faisons notre justice», confie cet habitant de Ndolobo.
Face aux difficultés des juges à prononcer des sentences objectives, la justice populaire prend le dessus. Le législateur a inscrit les pratiques de charlatanisme et de sorcellerie dans les dispositions des articles 149 et 150 du Code pénal. Mais au niveau des différentes juridictions, il y’a des difficultés pour faire appliquer les décisions dans l’examen de ces différentes procédures car les pratiques de sorcellerie échappent aux éléments cartésiens.