Bangui — Cinq des huit sites de lutte contre Ebola, sont opérationnels sauf que les dispositifs sont encore légers, selon un constat de RJDH confirmé par des spécialistes.
Le ministère centrafricain de la santé a prévu huit sites de prévention contre Ebola mais seulement cinq sont pour l’instant opérationnels. Ils sont tous situés au bord du fleuve Oubangui qui fait frontière avec la République Démocratique du Congo où la maladie à virus Ebola est détectée.
Selon un constat de RJDH, les dispositifs au niveau des cinq sites opérationnels sont bien légers, ce qui constitue un danger pour la prévention que fait le gouvernement avec l’appui des partenaires. Que ce soit aux ports fluviaux de Kolongo, de Ouango Sao et Beach ou des marchés de fortune installés au bord du fleuve tels que Sucaf et Ngarangba, les dispositions prises se résument à l’utilisation de désinfectant et à la prise de température.
Selon les données recueillies par le RJDH, entre 150 et 200 RD congolais arrivent quotidiennement au port fluvial de Ouango Sao et au moins 400 au niveau du port Beach où les contacts sont denses. Cette situation inquiète un élément de force de l’ordre qui s’est confié au RJDH, « nous sommes tous exposés à cette maladie ici parce que les mesures ne sont pas assez fortes. Quand la température dépasse 37°, on nous demande de faire prendre des comprimés de quinine à la personne qui doit elle-même en payer. Mais si elle est malade, vous comprenez que nous sommes aussi pris dans le piège », explique cette source.
Un autre problème, c’est le suivi de ces mesures. Selon le constat de RJDH, certaines personnes qui arrivent de la RDC ne se soumettent pas à ces mesures, « le problème ce sont les navigants qui vont de l’autre coté pour amener les gens. Pour la plus part, ce sont des Centrafricains et ils pensent que ces mesures ne concernent que les ressortissant de la RDC qu’ils amènent en pirogue », nous a expliqué un autre élément de force basé au port de Ouango Sao.
Des cadres du département de la santé contactés par le RJDH n’ont pas souhaité se prononcer sur cette enquête. Mais, un médecin centrafricain en contrat avec une ONG internationale se dit inquiet car pour lui, « il y a trop de tapages médiatiques que des actes et les mesures prises jusque-là, ne sont pas du genre à protéger le pays contre une maladie aussi contagieuse qu’Ebola ».
La RCA est en alerte depuis que la maladie à virus Ebola est découverte début mai en RDC pays avec lequel elle partage 1577 km de frontière. Notons que pour la seule ville de Bangui, il y a une vingtaine de point d’échange dont une dizaine est incontrôlable.