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Centrafrique : L’Assemblée nationale en plein creux de la vague

Publié le mercredi 30 mai 2018  |  Corbeau News
Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale de Centrafrique
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L’Assemblée nationale, deuxième institution d’Etat es dans le creux ce la vague. Elle est transformée en un véritable champ de batailles entre les deux Groupes parlementaires, ‘’Cœurs unis’’ qui soutient les actions du Président de la République et ‘’Chemin de l’espérance’’ du Président de l’Assemblée nationale (PAN). Il y a une semaine, un appel à destitution du Président du Parlement est sur la table des députés, initiative de l’un des leurs, à savoir le député de la circonscription de Boali 1, Bertin Béa. Cet appel n’a pas reçu les mêmes échos parmi les parlementaires d’où la levée de boucliers des députés proches du PAN ainsi visé.

Bertin Bea, la coqueluche de l’Assemblée nationale ?

C’était le 21 mai 2018, lors d’une conférence de presse qu’il a animée à sa résidence de Bangui que le député de la Circonscription de Boali 1, Bertin Béa a jeté le pavé dans la marre en lançant un appel à destitution du PAN, pour dit-il des manquements graves. Il demande à ses collègues députés de procéder à l’activation de l’Article 70 de la Constitution du 30 mars 2016, afin de le destituer. L’article 70 de la Loi fondamentale évoqué ici stipule que « le Président de l’Assemblée nationale peut faire l’objet de destitution pour manquement aux devoirs de sa charge sur demande motivée de 1/3 des députés… ».

Sur la question, le Règlement intérieur de l’Assemblée précise « le fait [pour le PAN]de s’opposer de quelque manière que ce soit à ce que le Bureau de l’Assemblée rend compte aux députés de ses activités et sa gestion, conformément à l’Article 130 de la présente Loi organique portant Règlement intérieur de ladite institution ; – la rétention délibérée du rapport d’une commission spéciale ou ad’hoc à l’Assemblée nationale ; – la non transmission de la résolution de mise en accusation du Président de la République au procureur général près la Haute cour de justice, conformément aux alinéas 2 et 3 combinés de l’Article 125 de la Constitution du 30 mars 2016 et, de la décision de mise en accusation des députés, conformément aux dispositions de l’Article 123 de la Constitution du 30 mars 2016 ».

Alors que dans les sept griefs soulevés par le député Bertin Bea pour motiver sa demande de destitution du Président du Parlement, l’on retient « la haute mafia au sommet du Parlement et la poussée hégémonique du Président Meckassoua de vouloir caporaliser toute l’institution à la cause de son groupe parlementaire ‘’Le chemin de l’espérance’’ ». Le député évoque une violation flagrante du Règlement intérieur du parlementaire panafricain qui exige lors de ses réunions, la présence obligatoire des représentants de l’opposition dans les délégations-pays. « Ce qui n’a pas été le cas pour la dernière réunion du Parlement panafricain en Afrique du Sud », a signifié Bertin Béa. Aussi, le député de Boali 1 évoque des « détournements du budget et des lignes accordés à l’Assemblée nationale ». La passation des marchés publics de gré à gré, sans appel d’offre en violation des règles et procédures en la matière, notamment la Loi n° 08.017 du 6 joui 2008, portant Code du marché public et délégation du service public en République centrafricaine.

A ces griefs, Bertin Bea ajoute des recrutements anarchiques sur des bases clientélistes par le PAN, des pressions exercées sur les députés, afin d’obtenir leur engagement au sein du groupe parlementaire ‘’ Chemin de l’espérance’’, l’octroi des missions parlementaires à l’étranger sur les bases clientélistes et, la corruption et l’escroquerie, notamment à travers la promesse faite aux élus de la Nation pour leur dotation en véhicule pick-up de marque TOYOTA Land Cruiser BJ-80, promesse non-réalisée jusqu’à ce jour.

Le ‘’Chemin de l’espérance’’ à la trousse de Bertin Bea

D’un revers de la main, le groupe parlementaire du Président Abdou Karim Meckassoua a battu en brèche les griefs de Bertin a et a considéré cet appel à destitution comme des « derniers coups de théâtre » de Bertin Bea suite à la sanction infligée contre lui par le Président de l’Assemblée en le relevant de son poste au sein de Parlement panafricain où l siège comme représentant de l’opposition. Dans la déclaration signée, ce 25 mai, Marc Derolo Porte-parole du Group parlementaire du Président Abdou Karim Meckassoua, ‘’Chemin de l’espérance’’ a sèchement répondu à Bertin Bea. « Pourquoi avoir choisi précisément le moment où le PAN a été évacué en France pour raison de santé pour faire orchestrer ce tapage?… Pourquoi falsifier le droit pour faire croire que le Président de l’Assemblée nationale aurait violé les textes continentaux, alors que le Parlement panafricain n’a fait que valider la demande du Président conformément à l’article 6-f de son Règlement intérieur ? », s’est-il interrogé.

Parlant de la mauvaise gestion du Président Meckassoua, le député Marc Derolo a affirmé qu’une Commission de contrôle et de comptabilité a été mise en place conformément au Règlement Intérieur de l’institution présidée par l’honorable Stève Koba, Président du Groupe parlementaire ‘’Cœur unis’’ qui soutient le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadera, commission qui est à pied d’œuvre pour vérifier l’orthodoxie des dépenses au niveau de l’Assemblée Nationale. « D’où est-ce que le Député Bertin Béa tire-t-il ses conclusions pour pouvoir accuser le Président de l’Assemblée Nationale de détournement de fonds, ou encore d’attribution de marché de gré-à-gré ? Etant donné que cette commission dispose déjà du Rapport financier de 2016/2017 dont seule la plénière est habileté à en valider les conclusions ? », s’interroge le Porte-parole du Groupe parlementaire ‘’Chemin de l’espérance. « A cette heure où notre pays fait face à de graves dangers, il est du devoir de tout patriote d’éviter les querelles stériles, de combattre les manœuvres de division de la communauté nationale, et de révoquer les tentatives d’affaiblissement des institutions de la République », a conseillé Marc Derolo qui conclut que « l’heure doit être à la reconstruction nationale, à la cohésion sociale, à la restauration de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ».

Somme toute, derrière cette bataille rangée s’affrontent les deux lobbies qu’incarnent les deux Groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, notamment ‘’Cœurs unis’’ du Président de la République et ‘’Chemin de l’espérance’’ du PAN. Et tout compte fait, c’est l’image de la deuxième institution du pays, la représentation du peuple qui est ternie dans cette bataille interne au détriment des grandes préoccupations de l’heure, à savoir la sécurité, la paix et la réconciliation nationale. Malheureusement, l’Assemblée nationale ne vit qu’au rythme des cette bataille rangée.
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