Bangui, – La République centrafricaine est et reste l’un des pays les plus dangereux au monde pour les opérations humanitaires. Les actes de violence et pillages des organisations humanitaires ainsi que les agressions du personnel sont survenus systématiquement dans les dernières vagues de violence qui ont touchées certaines zones du pays. Au courant du mois de mai dans la seule ville de Bambari, au Centre de la Centrafrique, des locaux de 9 organisations humanitaires ont été pillés ainsi que la Commission nationale des réfugiés (CNR). Depuis le début de l’année 2018, 4 personnels humanitaires ont perdu la vie dans le cadre de leur mission.
Le Coordonnateur humanitaire en République centrafricaine, Najat Rochdi, en mission pour rencontrer les donateurs et mobiliser les fonds pour l’assistance humanitaire « déplore ces attaques lâches et répétées et qui handicapent la capacité de mobiliser des fonds ». Elle rappelle par ailleurs que « ces actes violent le droit international et pénalisent en premier lieu les populations vulnérables affectées par la violence ».
Ces agissements et cette criminalité affectent les humanitaires et les obligent à suspendre temporairement ou à limiter leurs activités et « ce sont alors encore les populations fragilisées par une violence chronique et des déplacements répétitifs qui en souffrent » a insisté Mme Rochdi. « Lorsque des stocks de médicaments ou de vivres sont pillés ou que des convois humanitaires sont attaqués, rappelons-nous que ce sont des milliers de personnes qui risquent de mourir ou pâtir de la faim ou de la maladie » a-t-elle ajouté.
Bambari compte près de 37 000 personnes déplacées internes réparties dans 9 sites. Les acteurs humanitaires apportent au quotidien, entre autres, des soins de santé, un appui nutritionnel aux enfants souffrant de malnutrition aigüe ou sévère, des rations alimentaires ou encore un soutien psycho-social aux femmes victimes de violences basées sur le genre. Les humanitaires s’assurent aussi de l’approvisionnement en eau potable non seulement aux déplacés mais à la communauté hôte.
La recrudescence de la violence intervient à un moment où la communauté humanitaire ne ménage aucun effort afin de relever le niveau du financement du Plan de réponse humanitaire. D’un montant de 515,6 millions de dollars, à la fin du premier semestre 2018 il n’en a réuni que 82,4 millions, soit 16% du montant requis pour répondre aux besoins urgents de 1,9 millions de personnes.