Bangui — Le journaliste, chroniqueur et expert en politique internationale au quotidien russe Kommersant était l’invité de Radio France Internationale. Dans l’Invité Afrique du 5 juin, le chroniqueur du plus grand journal de Moscou a indiqué que la France est un partenaire de la Russie qui respecte la zone d’influence française en Afrique.
La République Centrafricaine est confrontée à une crise militaro-politique dont les raisons sont le contrôle des richesses minières et depuis quelques mois, Moscou s’intéresse à ce pays et y déploie sa présence et devient un acteur, cela a suscité des interrogations. A cet effet, l’expert en politique internationale au quotidien russe Kommersant a décrypté l’intérêt de la Russie en Afrique et en Centrafrique.
Concernant l’idée selon laquelle Moscou veut remplacer les Français en Centrafrique, cette idée a été rejetée par le chroniqueur russe. Maxime Ioussine a d’abord salué l’effort de la France en Centrafrique pour le rétablissement de la paix avant de souligner que « les Français sont considérés comme des partenaires. On ne peut pas les remplacer dans leurs ex-colonies. On n’a pas une telle intention ». Sur le partenariat existant entre les deux pays dans la lutte contre l’insécurité en Afrique, Maxime Ioussine a rappelé que la Russie avait aidé sur le plan logistique l’Opération française dans le Sahel avec des avions de transport. « Cela va être la même chose à Bangui en RCA, on a les mêmes buts les français et les russes, je ne vois pas de compétition russo-française en Afrique », a-t-il insisté.
Reconnaissant que la République Centrafricaine est située dans la sphère d’influence française, l’expert ruse en politique internationale a indiqué qu’« il n’y a aucune perspective que la Russie aura une vraie base militaire au cœur de l’Afrique, dans des pays comme la RCA ». Cette réponse est relative à la crainte que l’ancienne Cour Impériale de Bérengo et son aéroport devenus centre d’instruction militaire où les russes forment les soldats centrafricains ne soient transformés en base stratégique au cœur de l’Afrique et menacerait les intérêts de Paris dans la région.
Si contrairement à ces journalistes qui cachent la guerre géostratégique entre la France et Moscou et sont virulents à l’égard de Moscou depuis le rapprochement entre le Palais de la Renaissance et le Kremlin, Maxime Ioussine n’est pas trop agressif. Il n’a pas nié que la Centrafrique intéresse des compagnies minières russes «mais pour une exploitation du sous-sol on n’a pas besoin des bases militaires qui coûtent en plus des fortunes », a martelé Maxime Ioussine. S’inspirant de la présence chinoise en Afrique il a fait remarquer :« Regardez les chinois qui ont pu conquérir économiquement et pratiquement tous les pays d’Afrique. Ils n’ont qu’une seule base à Djibouti. Ils n’ont pas de base dans les pays où ils sont établis solidement depuis plusieurs dizaines d’années et en plus je ne vois pas de percée de compagnies russes ».
Dans sa politique internationale, Moscou veut mettre pied au cœur de l’Afrique ce que n’a pas caché Maxime Ioussine dans son entretien avec Christophe Boibouvier. Il a souligné que «depuis le refroidissement des relations avec l’Occident, cette tendance plus asiatique, plus tiers-mondiste a augmenté » en Russie.
Les informations du RJDH indiquent que le plan se Mouscou est d’aider les Forces Armées Centrafricaines à garantir la sécurité, la paix et la stabilité politique afin de faciliter le climat des affaires à tous les partenaires de la République Centrafricaine.