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Centrafrique : « la libération de J.B Bemba est une décision politique et non judiciaire » dixit Maître Nicolas Tiangaye

Publié le dimanche 10 juin 2018  |  RJDH Centrafrique
Nicolas
© Autre presse par DR
Nicolas Tiangaye
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Suite au verdict de la chambre d’appel de la Cour Pénale Internationale, la consternation est le sentiment partagé des défenseurs des droits de l’Homme et des victimes. Me Nicolas Tiangaye, activiste engagé à l’époque des faits contre Jean Pierre Bemba s’est dit choqué et avec lui l’opinion nationale. Une indignation exprimée hier au micro du RJDH dans une interview exclusive en réaction à la décision de la Cour qu’il qualifie de politique et non judiciaire.

RJDH : Me Nicolas Tiangaye Bonjour !

Nicolas Tiangaye : Bonjour

RJDH : Vous avez été en première ligne de combat pour la justice afin que Jean Pierre Bemba soit condamné des forfaits commis par ses troupes en RCA. Aujourd’hui la Cour Pénale Internationale (CPI) vient de l’acquitter dans un procès en appel, quelle est votre réaction à chaud ?

N.T : Ma réaction à chaud est une déception totale et puis je suis indigné par cette décision, ma conviction profonde est que la justice n’a pas été rendue aux milliers des victimes centrafricaines. Pour moi cette décision n’est pas une décision de justice mais plutôt une décision dictée par des considérations hautement politiques.

RJDH : vous voulez dire quoi en parlant de décision dictée par des considérations hautement politiques ?

N.T : Je veux dire par là qu’il s’agit de libérer Bemba, de l’acquitter pour qu’il puisse jouer un rôle dans son pays à l’approche des élections présidentielles en République Démocratique du Congo.

RJDH : Quelle est aujourd’hui la marge de manœuvre pour les victimes et qu’est-ce que vous comptez aussi faire pour que les gens ne désespèrent pas de la justice en l’occurrence la Cour Pénale Internationale (CPS) pour ne pas citer la Cour Pénale Spéciale (CPI) ?

N.T : aujourd’hui, c’est la crédibilité de la Cour Pénale Internationale qui est en jeu avec cette décision politique qui vient d’être rendue personne ne peut faire confiance à la CPI ou à la justice internationale. Maintenant, la question qui va se poser c’est de savoir que faire par rapport aux milliers des victimes centrafricaines ? Les gens ont beaucoup souffert, y a des femmes qui ont eu des enfants non désirés, d’autres qui ont été contaminées, la plupart de ces femmes sont stigmatisées et les enfants issus de ces viols ne sont pas acceptés dans la communauté nationale et donc, il s’agit d’une situation extrêmement grave et à cela s’ajoute des personnes assassinées, massacrées. Tout cela, on se retrouve avec une décision où les droits des victimes sont méconnus et je considère cela comme une injustice importante.

RJDH : Maître Nicolas Tiangaye parlant de la réparation, est-ce qu’aujourd’hui les victimes peuvent prétendre à la réparation étant donné que Mr Bemba est acquitté ?

N.T : vous savez en matière pénale lorsque vous bénéficiez d’une décision d’acquittement, il va de soit que vous ne pouvez plus être condamné à réparer les préjudices donc cela signifie que les victimes ne peuvent plus exercées de recours civil contre Mr Jean Pierre Bemba et c’est ça qui est inacceptable.

RJDH : Maître Nicolas Tiangaye je vous remercie

N.T : Merci beaucoup !
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