La décision de la Cour « est une déception totale et puis je suis indigné par cette décision. Ma conviction profonde est que la justice n’a pas été rendue aux milliers des victimes centrafricains. Pour moi cette décision n’est pas une décision de justice mais plutôt une décision dictée par des considérations hautement politiques », a déclaré Me Nicolas Tiangaye au micro du RDJH.
Pour lui, cette libération fortuite qui va permettre à Jean-Pierre Bemba de jouer un rôle politique dans son pays met en jeu « la crédibilité de la Cour pénale internationale ».
« Maintenant la question c’est de savoir que faire par rapport aux milliers des victimes centrafricaines ? Y a des femmes qui ont eu des enfants non désirés, d’autres qui ont été contaminés, la plupart de ces femmes sont stigmatisées et les enfants issus de ces viols se sont pas acceptés dans la communauté nationale et donc, il s’agit d’une situation extrêmement grave et à cela s’ajoute des personnes assassinées, massacrées…Tout cela, on se retrouve avec une décision où les droits des victimes sont méconnus et je considère cela comme une injustice importante », a-t-il ajouté.
L’avocat centrafricain trouve inacceptable le fait que par cette décision les victimes ne peuvent désormais exercer de recours civil contre Jean-Pierre Bemba dont les miliciens ont laissé des traces sombres dans la conscience collective en Centrafrique.
Suivant la ligne d’idée de Me Nicolas, les victimes centrafricaines des atrocités causées en 2003 par les rebelles du MLC sont sacrifiées rien que pour faire de Jean-Pierre Bemba un obstacle politique pour le Président Joseph Kabila à l’approche de l’élection présidentielle en République Démocratique du Congo.
Certes Bemba est acquitté par la CPI mais la justice congolaise n’a pas encore dit son dernier mot pour les faits qui lui sont reprochés à l’interne.