Alors que le Séminaire sur la coopération Chine-Afrique en matière d'infrastructures s'achevait mardi, les décideurs politiques et universitaires présents à l'événement ont souligné la nécessité d'investir dans de nouveaux modes de transport et de communication pour rajeunir les relations bilatérales entre ces deux partenaires de longue date.
C'est le Kenya qui a abrité ce forum de deux jours, organisé par le ministère kenyan des Transports, l'ambassade de Chine au Kenya et le Consortium africain pour la recherche économique (AERC), un groupe de réflexion basé à Nairobi.
Le séminaire visait à discuter de la manière dont la Chine et ses partenaires africains peuvent renforcer leur coopération en matière de développement des infrastructures, en prévision du sommet du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC) qui doit se tenir en septembre à Beijing.
James Macharia, secrétaire kényan des Transports, Zhou Yuxiao, ambassadeur de Chine en charge des Affaires du FOCAC, et Sun Baohong, ambassadrice de Chine au Kenya, étaient notamment présents à la cérémonie inaugurale du séminaire de haut niveau.
Li Xuhang, ministre conseiller de l'ambassade de Chine au Kenya, a déclaré à la fin de l'événement que la coopération sino-africaine dans le domaine des infrastructures dispose de brillantes perspectives d'avenir.
Des universitaires de plusieurs grands groupes de réflexion chinois et africains y ont également assisté et ont visité à cette occasion le terminus de la Voie ferrée à écartement standard (SGR) à Nairobi, ainsi que son centre d'opération et de maintenance et son entrepôt à containers.
Lemma Senbet, directeur exécutif de l'AERC, a déclaré que la SGR représente un symbole durable de la coopération fructueuse qui s'est nouée entre la Chine et l'Afrique dans le domaine des infrastructures de transport.
"Ce forum et cette visite de la SGR nous ont permis de mieux apprécier le rôle joué par cette voie ferrée dans l'intégration régionale et le transfert de savoir-faire. La SGR prouve que l'Afrique a intérêt à renforcer sa coopération avec la Chine pour améliorer ou construire de nouvelles routes, de nouveaux ports et de nouvelles voies ferrées", a-t-il affirmé.
Des universitaires venus du Kenya, d'Ouganda, de Tanzanie, du Soudan du Sud et d'Ethiopie ont convenu au cours du forum que le continent doit s'appuyer sur le capital, la main-d'oeuvre et l'avance technologique de la Chine pour moderniser ses infrastructures de transport.
Sarah Ssewanyana, directrice exécutive du Centre de recherche sur les politiques économiques, une institution basée à Kampala, a notamment salué les importants investissements de la Chine dans le développement des infrastructures africaines, soulignant que ces investissements ont permis de changer la donne en matière de mobilité, de commerce et de connectivité.
"La SGR Nairobi-Mombasa est un véritable modèle pour tous les pays de la région, et la Chine est un partenaire fiable pour le développement des infrastructures de la région", a-t-elle ajouté.
Augustino Ting Mayai, économiste à l'université de Juba, au Soudan du Sud, a quant à lui indiqué que la SGR pourrait potentiellement ouvrir la région du Grand-Est et de la Corne de l'Afrique aux investissements et à la croissance industrielle.
"La SGR est un grand projet, qui a la capacité de promouvoir l'intégration économique de la région. Il nous incombe de renforcer notre partenariat avec la Chine à mesure que nous améliorons notre réseau de routes, de ports et de voies ferrées", a-t-il ajouté.
La deuxième phase du projet de Voie ferrée à écartement standard devrait atteindre la frontière entre le Kenya et l'Ouganda en 2021. Ce projet fait partie du "Couloir Nord", un ensemble d'infrastructures destiné à renforcer la connectivité en Afrique de l'Est.
"La région et l'Afrique entière vont bénéficier de l'expertise de la Chine en matière de construction de routes et de voies ferrées", a déclaré Mwangi Wachira, économiste et ancien membre de la Banque mondiale.