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Centrafrique: Ali Chaïbou appelle à un investissement technologique des banques

Publié le jeudi 28 juin 2018  |  RJDH Centrafrique
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© Autre presse par DR
Centrafrique: Ali Chaïbou appelle à un investissement technologique des banques
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Cet appel du directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), vise à rapprocher les clients dans un pays où le taux de bancarisation est faible et gravite autourde 5%.


Cette vision va aussi vers le secteur agricole qu’il estime nécessaire de bénéficier d’un appui financier par les banques pour le relèvement économique du pays. Il l’a dit à l’occasion de la journée bancaire d’information à l’Université de Bangui.

RJDH : Monsieur Ali Chaïbou ! Vous êtes le Directeur National de la BEAC en Centrafrique. Les banques ne doivent pas être statiques mais dynamiques en tenant compte de l’évolution de la nouvelle technologie. Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

AC : Je pense que ce qu’il faudrait relever est que la banque des années 1980 n’est pas celle des années 1990 et encore moins celle des années 2000 parce qu’il y a eu une évolution. La banque évolue dans un environnement et elle doit s’adapter à l’évolution de son environnement.

De nos jours, on parle des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Et dans l’environnement bancaire, il y a énormément de services qui sont venus renforcer les services classiques connus des usagers, c’est-à-dire l’ouverture des comptes, l’octroi des crédits et les opérations de transferts. Aujourd’hui nous évoluons vers les nouveaux services tels que le mobile banking, e-banking qui sont des services qui se servent de l’internet pour permettre aux clients d’effectuer des opérations sans contact physique avec son banquier.

RJDH : Alors le constat révèle qu’aujourd’hui en RCA le secteur bancaire est à la traîne par rapport aux pays de l’Afrique de l’Est. Quelle est la solution aujourd’hui pour aider les banques à siéger au cœur du développement économique de ce pays encore fragile économiquement?

AC : Je crois qu’il faudrait faire des efforts de part et d’autres, des efforts d’abord du côté des banquiers. Le banquier doit s’adapter à l’évolution technologique et à l’environnement économique mais des efforts aussi du côté de la clientèle qui doit comprendre les services offerts par la banque. Prenons l’exemple du Kenya en comparaison à la situation de la République Centrafricaine qui a un taux de bancarisation d’environ 5%, c’est-à-dire qu’il n’y a que 5% de la population qui ont accès au système bancaire. Aujourd’hui, on peut combiner plusieurs facteurs pour accroitre ce taux de bancarisation notamment avec l’ouverture des comptes auprès des banques que l’on appelle établissements des crédits auprès des établissements de micro-finance qui sont beaucoup plus flexibles.

Il y a le mobil banking qui permet de faire un certain nombre de transactions entre autres le règlement de factures. Les pays comme le Kenya qui ont expérimenté ces combinaisons se retrouvent aujourd’hui à un taux de bancarisation de presque 75% du fait que même le paysan est en mesure à partir de son téléphone de faire des transactions ou de vendre ses produits champêtres. Donc, c’est pour dire qu’on peut combiner aujourd’hui les nouvelles technologies qui offrent de nouvelles opportunités pour augmenter ce taux de bancarisation. On ne doit pas simplement rester dans le cadre des opérations classiques. C’est pour cela que j’ai appelé les banques centrafricaines à investir dans ce domaine parce qu’il y a un coût derrière mais lorsqu’on investit aussi il faudrait qu’il y ait des répondants c’est-à-dire que les usagers ont le droit de se rapprocher des banques pour ouvrir un compte.

Nous avons cette tendance à penser que lorsqu’on ouvre un compte c’est juste pour aller bénéficier d’un crédit. Non ! On ouvre un compte pour bénéficier d’abord des services bancaires et en cas de besoin, on pourra bénéficier de crédit qui n’est qu’un produit parmi tant d’autres, produits offerts par le système bancaire.

RJDH : Monsieur le Directeur Général, l’Afrique Centrale avec le FCFA est menacé de restructuration monétaire et les banques doivent être comprises comme un moyen de relever l’économie à savoir l’agriculture et autres. Pour le cas de la RCA qu’est-ce que vous conseillez aujourd’hui aux banques primaires en termes de l’appui à apporter pour booster l’économie centrafricaine ?

AC : Je crois que par le passé nous avions organisé en 2015 un séminaire sur la problématique du financement de l’économie centrafricaine et en 2017 en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, il y avait le symposium sur les relations banques et entreprises. Il y a à peine deux jours, nous organisé un colloque sur la relation banque et justice. Ces activités ont pour objectif de faire comprendre le métier de banquier, le goulot d’étranglement est de chercher à faire des propositions pour essayer de surpasser ces difficultés. Lorsqu’il y a confiance, les banques sont en mesure de financer l’économie. Les opérateurs économiques ont besoin d’un système financier pour accompagner leurs activités. Et il faudrait qu’il y ait à la base une relation de confiance. C’est-à-dire qu’ il faut avoir la culture du remboursement des crédits.

En ce qui concerne l’agriculture en Centrafrique, il y a une étude qui a montré que les crédits octroyés par le système bancaire s’élèvent à 6%. Avec cela, on ne peut pas développer l’agriculture. Mais pour cela il faudrait que tout le monde soit au même niveau d’information.
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