Au regard de la mutation des marchés et des habitudes de consommation qu’entraînent les technologies de l’information et de la communication à travers l’Afrique, Ali Chaïbou, le directeur national de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), presse les banques centrafricaines à basculer dans le numérique. Lors des Journées bancaires d’information organisées les 22 et 23 juin 2018 à l’Université de Bangui, le patron du secteur bancaire national a vanté l’impact bénéfique que ce changement de stratégie pourrait avoir sur la vie des populations et l’économie nationale.
Selon Ali Chaïbou, « les banquiers doivent s’adapter à l’évolution technologique et à l’environnement économique (…) Prenons l’exemple du Kenya en comparaison à la situation de la République Centrafricaine qui a un taux de bancarisation d’environ 5%, (…) on peut combiner plusieurs facteurs pour accroître ce taux de bancarisation (…) Il y a le mobile banking qui permet de faire un certain nombre de transactions entre autres le règlement de factures (…) Les pays comme le Kenya qui ont expérimenté ces combinaisons se retrouvent aujourd’hui à un taux de bancarisation de presque 75% du fait que même le paysan est en mesure à partir de son téléphone pour faire des transactions ou vendre ses produits champêtres ».
Les exhortations d’Ali Chaïbou lors de l’évènement organisé par l'Association professionnelle des établissements de crédit de Centrafrique (APECCA), sont justifiées par de nombreux rapports de la Banque africaine de développement (BAD) qui présentent les services financiers en ligne et sur mobile comme la prochaine évolution de la banque. Dans un monde qui se numérise, les services bancaires classiques n’attireront bientôt plus personne et les établissements bancaires qui n’auront pas évolué avec leur époque seront voués à disparaître.